Mystère autour du missile tiré par les houthistes du Yémen contre Riyad
L’Arabie saoudite accuse l’Iran d’avoir fait parvenir l’engin en contrebande aux rebelles. Mais aucun élément de preuve ne permet de le prouver.
Des rebelles houthistes du Yémen, le 16 novembre 2017.
Riyad souhaite obtenir, dimanche 19 novembre, une dénonciation sans équivoque des « violations commises par l’Iran dans la région arabe », lors d’une réunion extraordinaire des chefs de la diplomatie des pays membres de la Ligue arabe, au Caire. L’Arabie saoudite a convoqué cette réunion après le tir d’un missile balistique vers son territoire, le 4 novembre, revendiqué par les rebelles houthistes du Yémen, mouvement chiite allié de Téhéran. L’engin a été intercepté près de l’aéroport international de Riyad.
Le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, avait alors dénoncé une « agression militaire directe » de l’Iran contre son pays, lors d’un entretien téléphonique avec le chef de la diplomatie britannique, Boris Johnson. Le président français, Emmanuel Macron, a abondé dans son sens la semaine dernière, en estimant que le missile avait « manifestement » été fourni aux houthistes par Téhéran, sans que Paris soit cependant en mesure d’avancer un quelconque élément de preuve. Jeudi, M. Macron a souhaité que l’Iran ait une attitude moins agressive dans la région et qu’il clarifie sa stratégie balistique, « qui apparaît comme non maîtrisée ».
L’Arabie saoudite n’a publié aucune image des débris du missile. Selon le général Jeffrey Harrigian, qui dirige les opérations aériennes américaines au Moyen-Orient, des « marquages iraniens » sur ces débris attesteraient de leur provenance. Citant des informations saoudiennes, l’ambassadrice américaine aux Nations unies, Nikki Haley, a affirmé, le 7 novembre, que les houthistes avaient tiré, dès le 7 juillet, un missile Qiam iranien, une variante de Scud, vers l’Arabie saoudite.
L’Iran nie fermement être lié à ces tirs. Pour lui, il s’agit d’une réponse des houthistes aux bombardements réguliers que mène Riyad, depuis mars 2015, au Yémen, à la tête d’une coalition de pays arabes en lutte contre les rebelles. « Comment le peuple yéménite doit-il...