Osman Kavala, le mécène turc qui embarrasse Erdogan

02 - Novembre - 2017

L’homme d’affaires, accusé par Ankara d’avoir contribué à la révélation d’un scandale de corruption en 2013, a été placé en détention provisoire.

Après treize jours de garde à vue, l’homme d’affaires et mécène turc Osman Kavala a été placé en détention préventive par un tribunal d’Istanbul, mercredi 1er novembre. Il est accusé, entre autres, d’avoir tenté de « renverser l’Etat turc », tout comme des dizaines de milliers de personnes arrêtées après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016.
Personnalité respectée du monde de la culture, Osman Kavala est connu pour ses efforts en faveur du dialogue et de la paix. Cofondateur de la maison d’édition Iletisim, la plus importante du pays, il était actif par l’intermédiaire de l’ONG Anadolu Kültür qu’il avait créée et qu’il présidait. Son arrestation, à l’aéroport Atatürk d’Istanbul le 18 octobre, a stupéfié la communauté des affaires et les milieux culturels en Turquie.
La même sidération prévaut en Europe. Mardi 31 octobre, des chercheurs du Réseau européen d’analyse des sociétés politiques ont adressé une lettre ouverte au président turc, Recep Tayyip Erdogan, dans laquelle ils disent leur « consternation ». « Les accusations dont il fait l’objet n’ont aucune vraisemblance et ne convaincront aucune personne un tant soit peu informée de ses activités. De toute évidence, elles sont le fruit d’un montage, d’une manipulation, dont vous devenez vous-même la victime », écrivent les chercheurs, après la récente mise en cause du mécène par le numéro un turc.
« Recrutés par l’Occident »
M. Erdogan s’est transformé en accusateur public lors d’une réunion de l’AKP, son parti, le 24 octobre : « Certains essaient de travestir la vérité en le présentant comme un bon citoyen. Mais l’identité de ce personnage, surnommé “Le Soros de Turquie” [du nom du milliardaire et philanthrope américain d’origine hongroise George Soros], a été démasquée. Son nom est apparu dans l’enquête sur le consulat général [des Etats-Unis]. Il était derrière les incidents de Taksim [la révolte anti-Erdogan en 2013]...

Autres actualités

05 - Juillet - 2018

La Cour suprême polonaise entre en résistance

Le gouvernement conservateur fait face à une fronde des magistrats, incarnée par la première présidente de la plus haute instance judiciaire du pays, Malgorzata...

05 - Juillet - 2018

Le Nigeria, laboratoire de la nouvelle politique africaine d’Emmanuel Macron

Lors de sa visite à Nouakchott et à Lagos, le président français a alterné annonces culturelles et économiques et discussions sur la...

04 - Juillet - 2018

« Trump est-il capable de retenir la leçon du sommet de Reykjavik ? »

Dans sa chronique, Sylvie Kauffmann, éditorialiste au « Monde », estime que Donald Trump ferait bien de s’inspirer de la rencontre Reagan-Gorbatchev de 1986 pour celle...

04 - Juillet - 2018

La présidente de la Cour suprême polonaise défie le pouvoir

La réforme de l’appareil judiciaire et le renouvellement des effectifs permettent au parti au pouvoir Droit et justice de prendre le contrôle de l’ensemble du...

03 - Juillet - 2018

En Allemagne, Merkel sauve son gouvernement mais reste en sursis

La chancelière a finalement renoncé à sa politique migratoire d’accueil, mais reste une cible privilégiée pour les courants conservateurs les plus durs....