Paris presse Moscou de faire appliquer le cessez-le-feu en Syrie

28 - Février - 2018

La question syrienne a été au centre de la visite de Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères, à Moscou.

Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères, avec son homologue russe Sergueï Lavrov, à Moscou, le 27 février 2018. YURI KADOBNOV / AFP
Le « cessez-le-feu à temps partiel » n’a pas convaincu Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères, qui a décrit ainsi la pause quotidienne de cinq heures dans les combats en Syrie décrétée par le Kremlin. Censée entrer en vigueur pour la première fois mardi 27 février, la trêve n’a pas été respectée, notamment dans la Ghouta orientale, près de Damas, où les combats ont repris après une brève accalmie. « Cette proposition n’en représente pas moins une avancée mais il faut étendre sa durée », a souligné le chef de la diplomatie française en visite à Moscou pour discuter de la mise en œuvre de la résolution 2401.
Votée à l’unanimité le 24 février par le Conseil de sécurité de l’ONU, elle exige « sans délai » l’arrêt des combats « pendant au moins trente jours consécutifs » afin de permettre l’évacuation des blessés les plus graves et l’acheminement des aides humanitaires dans cette enclave tenue par la rébellion à l’est de Damas où 400 000 personnes sont assiégées et pilonnées par les forces du régime. « C’est une question de vie ou de mort », a déclaré à Genève Jens Laerke, porte-parole du bureau de la coordination de l’aide humanitaire de l’ONU.
« La Russie est l’un des seuls acteurs internationaux en mesure d’obtenir la mise en œuvre de la résolution onusienne », a rappelé Jean-Yves Le Drian

Prévue depuis un mois, la visite à Moscou du ministre français des affaires étrangères visait à l’origine à préparer celle d’Emmanuel Macron fin mai. Mais la question syrienne, quatre jours après le vote onusien, a été au centre des entretiens entre Jean-Yves Le Drian et son homologue Sergueï Lavrov, définis comme « francs et directs », ce qui, en langage diplomatique, signifie plutôt animés. « La Russie est l’un des seuls acteurs internationaux en mesure d’obtenir la mise en œuvre de la résolution onusienne », a rappelé, dès l’ouverture de la réunion, le ministre français. Encore faudrait-il que le Kremlin veuille exercer « la pression maximale » sur Damas souhaitée par Paris.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a accusé les rebelles syriens de retenir la population civile en otage et affirme que le corridor humanitaire a été pris pour cible par les rebelles, qui l’ont pilonné au mortier, empêchant les civils de sortir de l’enclave. Des habitants de la Ghouta, ainsi que l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), rapportent, quant à eux, que des avions et des hélicoptères du régime ont mené des attaques aériennes contre plusieurs localités.

Autres actualités

14 - Février - 2017

Le Kremlin réagit aux accusations d’ingérence dans la campagne de Macron, les jugeant « absurdes »

L’équipe d’Emmanuel Macron dit avoir essuyé des milliers de cyberattaques depuis l’entrée en campagne de l’ancien ministre de l’économie...

14 - Février - 2017

Bill et Melinda Gates dénoncent le décret anti-avortement de Donald Trump

Dans un entretien au « Guardian », le couple, qui a créé et dirige la Fondation philanthropique Gates, avertit que ce décret risque de mettre en danger la vie de...

09 - Février - 2017

Nétanyahou en colère contre la Belgique

Le premier ministre belge Charles Michel a rencontré des ONG de défense des droits de l’homme en Israël. Ce qui irrite Benyamin Nétanyahou. Voilà une...

09 - Février - 2017

« La banalisation, le double je de Trump »

Un petit oubli ? En ôtant la spécificité juive de l’Holocauste, le président américain participe, selon l’historienne Stéphanie...

08 - Février - 2017

La présidence de Donald Trump ou la rue trahie

Editorial. Après s’être entouré d’anciens loups de Wall Street dès son élection, le président américain lance le détricotage de...