Passe d’armes diplomatique entre Macron et Assad

20 - Décembre - 2017

Paris s’offusque des accusations de soutien au terrorisme lancées par le dictateur syrien.
Bachar Al-Assad, le 18 décembre à Damas, sur une photo publiée par l’agence de presse du régime.

Il y a le terrain, où Bachar Al-Assad a de fait gagné la guerre en Syrie avec le soutien de la Russie et de l’Iran, ce qui implique de devoir négocier avec lui. Mais il y a aussi l’évidence des crimes d’un dictateur qui a fait le choix, dès 2011, d’écraser dans le sang les protestations pacifiques de l’opposition, plongeant son pays dans la guerre civile, systématisant l’usage de la torture et n’hésitant pas à employer l’arme chimique contre sa propre population. Ce double constat structure, depuis son arrivée à l’Elysée, la position d’Emmanuel Macron sur la Syrie, telle qu’il l’avait rappelée encore une fois, dimanche 17 décembre, dans son interview sur France 2 avec Laurent Delahousse, déchaînant une passe d’arme inédite avec le dictateur syrien. Ce dernier accuse la France de « soutien au terrorisme », des propos jugés « inacceptables » par le chef de l’Etat français.
Lors de son entretien télévisé, Emmanuel Macron affirme notamment que, d’ici la fin février, la guerre contre l’organisation Etat islamique (EI) sera aussi gagnée en Syrie, après l’Irak. « Bachar Al-Assad sera là (…). Nous ne pouvons pas dire : on ne veut pas parler avec lui ou avec ses représentants », a affirmé le président français, reprenant à nouveau l’antienne lancée par Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la défense, à la fin du précédent quinquennat : « Bachar est l’ennemi du peuple syrien, Daech est notre ennemi. » Mais le président français a aussi rappelé, comme il l’avait fait à la tribune de l’ONU en septembre, que cela n’empêchera pas le dirigeant syrien « de répondre de ses crimes devant son peuple, devant la justice internationale ». Le conflit syrien a fait plus de 350 000 morts, 6 millions de réfugiés et encore plus de déplacés.
« Fer de lance du terrorisme »
L’inflexion de Paris, qui avait pris fait et cause pour la rébellion, a en fait débuté à la fin de la présidence Hollande.

Autres actualités

09 - Juillet - 2018

A Bamako, les deux principaux candidats à la présidentielle malienne mobilisent les foules

Vingt-quatre personnes se présentent au premier tour du scrutin du 29 juillet. Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé sont favoris. Plus de 60 000 personnes ont...

07 - Juillet - 2018

« Le Tigre », général chéri des Russes et symbole de la résurrection militaire du régime syrien

Le brigadier-général Souhaïl Al-Hassan a donné fin juin le départ de l’offensive contre la région de Deraa. Le 6 juillet au soir, ses troupes...

07 - Juillet - 2018

Somalie : plusieurs morts dans un attentat perpétré par les Chabab contre le ministère de la sécurité

Les Chabab, un groupe armé affilié à Al-Qaida, a revendiqué l’attaque dans un communiqué. Deux explosions suivies d’une fusillade ont...

06 - Juillet - 2018

Entre Orban et le SPD, le grand écart de Merkel

Hongrie, Autriche et Italie mettent en garde contre le refoulement de demandeurs d’asile par l’Allemagne.   C’est un compromis qui devrait sauver – au moins...

06 - Juillet - 2018

Brexit : « Le “fuck business” de Boris Johnson risque de se retourner en “fuck Britain” »

Le vibrionnant ministre britannique s’attire les foudres des milieux d’affaires, qui avertissent qu’un « hard Brexit » sans transition ni aménagement se...