Pays-Bas : Rutte salue une victoire « contre le populisme »

16 - Mars - 2017

Pays-Bas : Rutte salue une victoire « contre le populisme »

Le premier ministre libéral néerlandais, Mark Rutte, semble avoir facilement battu son rival d’extrême droite Geert Wilders lors des élections législatives, marquées par une forte participation, au grand soulagement de l’Europe.

Après le Brexit au Royaume-Uni et la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, tous les regards étaient braqués mercredi sur la formation de Geert Wilders, dont le score aux élections législatives néerlandaises était attendu comme un baromètre de la montée du populisme en Europe, à moins de quarante jours du scrutin présidentiel en France. Selon des résultats temporaires compilés par l’agence de presse néerlandaise ANP, sur la base de 54,8 % des voix, le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) du premier ministre Mark Rutte remporterait 32 sièges sur les 150 que compte la chambre basse du Parlement. Une perte de 9 sièges, certes, par rapport aux élections de 2012, mais une nette avance sur le Parti pour la liberté (PVV) de M. Wilders, qui n’aurait, lui, gagné que quatre sièges, avec 19 élus. La participation au vote a été massive puisque 81 % des 12,9 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes, selon Ipsos. Convaincu de son « succès », M. Wilders s’est déjà positionné dans la nuit en vue de longues négociations qui commenceront dès ce jeudi. Il s’est déclaré prêt à gouverner « si cela est possible », bien que l’ensemble des autres partis aient exclu de collaborer avec lui.
Ces résultats ont provoqué un vif soulagement en Europe, François Hollande saluant une « nette victoire contre l’extrémisme ». Au cours d’une campagne marquée par les questions identitaires, Mark Rutte, à l’instar des dirigeants de certains partis, avait pourtant intégré quelques éléments réservés à son rival, invitant par exemple ceux qui ne respectent pas les valeurs néerlandaises à quitter ce pays de 17 millions d’habitants. Dans son programme politique, Geert Wilders promettait d’interdire l’accès du pays aux immigrants musulmans, d’interdire la vente du Coran et de fermer les mosquées. « Même si le résultat [du PVV] n’est pas minime, les gens sont globalement restés du côté des hommes politiques raisonnables », a commenté Geerten Waling, chercheur à l’université de Leiden. Les chrétiens-démocrates du CDA et les progressistes de D66 auraient aussi glané 19 sièges chacun, tandis que les travaillistes du PVDA, partenaires de la coalition sortante, auraient essuyé une défaite historique, passant de 38 députés à 9 seulement. Le système néerlandais oblige à créer des coalitions et, dans un paysage aussi fragmenté, la formation du prochain gouvernement pourrait prendre plusieurs mois.

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