Pour la CIA, Mohammed Ben Salman a ordonné l’assassinat de Jamal Khashoggi

17 - Novembre - 2018

Le prince héritier saoudien se pensait épargné, jeudi, après que le parquet l’a totalement dédouané dans l’affaire Jamal Khashoggi. C’était sans compter l’enquête de la Central Intelligence Agency (CIA, l’agence états-unienne de renseignement), qui a conclu que Mohammed Ben Salman Al Saoud (« MBS ») avait ordonné l’assassinat du journaliste et dissident, rapporte vendredi 16 novembre le Washington Post.
Cette information divulguée par le journal auquel collaborait régulièrement le journaliste critique de Riyad contredit les récentes affirmations du royaume saoudien qui a totalement dédouané le prince héritier Mohammed Ben Salman. Contactée par l’Agence France-Presse, l’agence américaine de renseignements a refusé de commenter.

Pour parvenir à ces conclusions, précise le Washington Post, la CIA a examiné plusieurs sources de renseignement, notamment un appel entre le frère du puissant prince héritier, également ambassadeur saoudien aux Etats-Unis, et Jamal Khashoggi. Selon le quotidien, Khaled Ben Salman a conseillé à M. Khashoggi de se rendre au consulat saoudien à Istanbul, lui assurant qu’il ne lui arriverait rien.

Le quotidien ajoute qu’il avait passé ce coup de fil à la demande de son frère, ajoutant qu’il n’était pas clair que Khaled Ben Salman soit au courant que M. Khashoggi serait ensuite assassiné.
Des sanctions américaines
Khaled Ben Salman a très rapidement réagi, sur Twitter, à ces accusations. « C’est une accusation grave qui ne devrait pas être laissée à des sources anonymes », a-t-il dénoncé.
Entré le 2 octobre dans le consulat saoudien d’Istanbul, le journaliste critique du pouvoir y a été assassiné. Le procureur général saoudien a admis jeudi que le journaliste avait été drogué et démembré sur place.
Sur vingt et un suspects, le procureur général a inculpé à ce jour onze personnes, qui seront déférées devant la justice. Il a requis la peine capitale pour cinq d’entre elles, avait annoncé son adjoint lors d’une conférence de presse.
« Les meurtriers de Khashoggi devront rendre des comptes », a réagi samedi le vice-président des Etats-Unis, Mike Pence. « Nous allons suivre les faits », a-t-il affirmé, qualifiant le meurtre du journaliste saoudien d’« atrocité » et d’« affront à une presse libre et indépendante ». M. Pence a toutefois ajouté que Washington voulait trouver un moyen de garder un « partenariat fort et historique » avec l’Arabie saoudite, notamment face aux ambitions iraniennes au Moyen-Orient.
Le Trésor américain a annoncé jeudi 15 novembre des sanctions ciblées contre dix-sept responsables saoudiens pour leur « responsabilité ou leur complicité » dans le meurtre de Khashoggi.

Autres actualités

17 - Avril - 2019

Au Liberia, vague de licenciements dans les plantations géantes de Firestone

Le plus gros employeur privé au Liberia, la compagnie de pneumatiques Firestone, a annoncé mardi 16 avril le licenciement de 200 de ses 6 200 employés, qui devrait être...

16 - Avril - 2019

Incendie de Notre-Dame : « tristesse » et « solidarité » au sein de la communauté internationale

Espagne, Etats-Unis, Allemagne, Liban… Alors qu’un violent incendie était toujours en cours dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, des chefs...

16 - Avril - 2019

Au Brésil, une bavure policière met en lumière le racisme des forces de l’ordre

Evaldo Rosa dos Santos, 51 ans, était un père de famille sans histoire. Un « citoyen de bien », selon le vocable prisé par le président brésilien...

15 - Avril - 2019

Après la chute d’Omar Al-Bachir, la confusion règne au Soudan

A bien regarder le profil des généraux qui, au sein du Conseil militaire de transition (TMC), doivent influer sur la manière dont va être géré le Soudan...

15 - Avril - 2019

Le plan de « paix » de Trump attendu sans illusions par les acteurs du conflit israélo-palestinien

Personne ne l’a consulté, mais tout le monde en parle. Malgré des révélations quasi quotidiennes sur l’administration Trump, un sujet est resté...