Pour Washington, Moscou est « responsable » du raid contre un convoi humanitaire en Syrie

21 - Septembre - 2016

Pour Washington, Moscou est « responsable » du raid contre un convoi humanitaire en Syrie

La Maison Blanche a annoncé, mardi 20 septembre, qu’elle tenait Moscou pour « responsable » du bombardement, la veille, d’un convoi humanitaire en Syrie. Ce raid, lors duquel 20 personnes dont le responsable du Croissant-Rouge ont trouvé la mort, a provoqué un tollé international. « Toutes les informations indiquent clairement qu’il s’agit d’une frappe aérienne », a fait valoir Ben Rhodes, conseiller du président Barack Obama, soulignant que seuls les Russes ou le régime syrien, son allié, pouvaient en être à l’origine.

« Clairement, cela représente une énorme tragédie humanitaire qui doit être condamnée, a-t-il poursuivi. C’est un acte scandaleux. » Interrogé sur l’impact de ce raid sur le processus diplomatique en cours, M. Rhodes a estimé que cela soulevait de « sérieuses questions », mais refusé de « fermer la porte » à la poursuite des discussions.
Deux bombardiers russes

Riad Hidjab, coordonnateur du Haut Comité des négociations (HCN) représentatif de l’opposition syrienne, a également imputé la « responsabilité » de cette attaque à Moscou et Damas.

« Personne d’autre ne possède d’aviation dans cette zone. Un membre du HCN faisait partie d’un groupe chargé de la protection du convoi. Il nous a fourni des images très claires et très précises », a-t-il expliqué à l’agence Reuters en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York. Un peu plus tôt, un responsable américain avait affirmé que deux bombardiers russes SU-24 étaient dans la région au moment du bombardement.

« Les Russes cherchent à gagner du temps pour consolider les gains militaires du régime sur le terrain. Ils instrumentalisent la cessation des hostilités et les résolutions de l’ONU, mais n’ont aucune intention de les mettre en œuvre », a ajouté M. Hidjab.

« Avec cet incident tragique, ce sont les Nations unies qui sont directement frappées. Or, on voit qu’il n’y a aucune conséquence. C’est une nouvelle illustration de la faiblesse totale de la communauté internationale. »

Démenti de Moscou et Damas

Pour la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, le gouvernement américain ne dispose d’aucun « fait » pour appuyer sa déclaration. « Nous n’avons rien à voir avec cette situation », a-t-elle lancé devant des journalistes aux Nations unies. Moscou et Damas avaient déjà démenti leur participation et le Kremlin a précisé que l’armée « enquêtait » sur ces événements.

Le convoi de 31 véhicules, dont 18 ont été touchés, contenait notamment de l’aide sanitaire et de la nourriture de l’Unicef pour 50 000 bénéficiaires. Les camions transportaient aussi neuf tonnes d’aide médicale, dont des antibiotiques et du matériel chirurgical. L’ONU a suspendu mardi tous ses convois humanitaires en Syrie en attendant une nouvelle évaluation de la situation sécuritaire.

Autres actualités

10 - Janvier - 2019

En RDC, la victoire contestée de Tshisekedi

Pour la première fois de son histoire, la République démocratique du Congo (RDC) connaît une alternance politique par les urnes. Les armes se sont tues jeudi 10...

10 - Janvier - 2019

En Tunisie, l’immolation du journaliste « Rzouga » pointe la détresse du pays

« Il était assis là, à cette place. » Les yeux couleur noisette de Safwa Guermazi s’embuent quand elle s’installe dans ce bar de Kasserine, ville du...

09 - Janvier - 2019

Donald Trump ne cède rien sur son « mur » à la frontière avec le Mexique

Donald Trump avait choisi la solennité d’une adresse présidentielle, dans le bureau Ovale de la Maison Blanche, mardi 8 janvier, pour tenter de gagner la bataille de...

09 - Janvier - 2019

Un ancien ministre israélien plaide coupable d’espionnage au profit de l’Iran

Gonen Segev, ministre de l’énergie et des infrastructures israélien entre 1995 et 1996, a accepté, mercredi 9 janvier, de plaider coupable d’espionnage au profit...

08 - Janvier - 2019

Au Gabon, interrogations et rumeurs en l’absence du président Ali Bongo

« Il fallait s’y attendre. » Gaston a l’air sûr de lui, lundi 7 janvier à midi, quelques heures après une tentative de coup d’Etat à...