« Poutine et Trump poussent la manipulation de la vérité au niveau du chef-d’œuvre »
Entre autres points communs, Donald Trump et Vladimir Poutine partagent le même mépris pour la réalité. C’est une façon polie de dire qu’ils mentent effrontément. Le mensonge est sans doute aussi vieux que la politique. Mais, à la tête des plus grandes puissances nucléaires de la planète, ces deux-là se distinguent. Ils poussent la manipulation de la vérité au niveau du chef-d’œuvre. Ils gouvernent en artistes, ils créent.
A force de mentir, ils ont façonné, chacun, une réalité alternative – celle qui leur convient. Peu importe qu’ils manient le bobard par cynisme ou par convenance conjoncturelle, le résultat est identique : ils brouillent les frontières entre le vrai et le faux. Même si l’on accepte que les mythes aient leur importance dans la cohésion des sociétés, la manière Poutine-Trump de jouer avec la réalité est inquiétante.
Le déni de Poutine
Chez le président russe, le mensonge prend la forme du déni. « Bien sûr que non », le missile n’était pas russe, répond Poutine, la semaine dernière, quand on l’interroge sur les 298 morts du vol MH17 de la Malaysia Airlines. L’avion, qui assurait la ligne Amsterdam-Kuala Lumpur, a été abattu le 17 juillet 2014 au-dessus de la partie de l’Ukraine contrôlée par des sécessionnistes prorusses, que Moscou appuie et équipe.
Au Conseil de sécurité de l’ONU, la Russie s’était, à l’époque, opposée à la formation d’une juridiction internationale pour établir les faits – et juger. Les Pays-Bas ont alors pris l’initiative d’une enquête internationale. Les conclusions de celle-ci ont été rendues la semaine dernière. Elles sont claires. « Pas de doute », le missile appartenait à une batterie de défense antiaérienne russe Buk, disent les enquêteurs. Il a été tiré depuis le territoire contrôlé par les prorusses. La batterie a été acheminée Buk, disent les enquêteurs. Il a été tiré depuis le territoire contrôlé par les prorusses. La batterie a été acheminée depuis la base militaire de la ville russe de Koursk, qui abrite la 53e brigade de défense antiaérienne.