« Poutine IV » entre en lice pour la présidentielle de 2018

07 - Décembre - 2017

Le chef du Kremlin a officiellement annoncé son intention de briguer un quatrième mandat à la tête de la Russie, qu’il dirige depuis dix-sept ans.

Une brève clameur, et quelques mots ont suffi. « La Russie continue d’aller vers l’avenir et personne, jamais, ne l’arrêtera. Oui, je vais présenter ma candidature » à l’élection présidentielle, a annoncé, mercredi 6 décembre, Vladimir Poutine devant les employés de l’usine automobile GAZ de Nijni-Novgorod, qui fêtait, sur les bords de la Volga, son 85e anniversaire. Artiom Baranov, le contremaître chargé de poser la question au président, le savait bien. « Je n’avais aucun doute, comme tous ceux dans la salle », a-t-il commenté devant les caméras.
La mèche avait été allumée quelques instants plus tôt dans la gigantesque patinoire Megasport Arena de Moscou. Devant plusieurs milliers de jeunes réunis pour une convention de « volontaires bénévoles », le chef du Kremlin avait déjà fait le premier pas. « Est-ce que vous me soutiendrez ? », avait-il lancé. « Ouiiiii », lui avait répondu l’assistance, enthousiaste.

Lire aussi : La Russie exclue des JO d’hiver, un revers pour Vladimir Poutine
Depuis un bon moment en effet, les Russes ont bien compris que Vladimir Poutine, 65 ans, briguerait un quatrième mandat à la tête du pays. D’une durée de six ans (depuis 2012), son nouveau bail s’achèvera en 2024. Car personne ne doute, non plus, de sa victoire. Au pouvoir depuis dix-sept ans, il a déjà dépassé Brejnev en devenant le dirigeant à la plus longue longévité au Kremlin après Staline.
Mauvaises relations avec l’Occident
Cette fois encore, le dirigeant russe n’affrontera aucune concurrence périlleuse pour le scrutin prévu le 18 mars 2018 – jour anniversaire de l’annexion de la Crimée par la Russie. Son principal opposant, Alexeï Navalny, condamné pour des malversations financières qu’il nie, ne pourra pas participer au scrutin.
Poutine IV n’est cependant plus tout à fait le même que Poutine I, lorsque l’ancien officier du KGB avait pris les rênes du pays en 2000. La Russie est redevenue un acteur de premier plan sur la scène internationale. Elle est en passe de gagner sa guerre en Syrie en soutien à son allié Bachar Al-Assad. baissé et le PIB a dégringolé pour retrouver son niveau de 2009.
Lire aussi : Loin de Moscou, l’opposition russe s’organise dans les régions
Depuis ce 5 décembre, la Russie est aussi devenue la première nation bannie des Jeux olympiques pour dopage institutionnalisé. Un camouflet, une nouvelle sanction. Au lendemain de la décision du Comité international olympique d’exclure la délégation russe des JO d’hiver de Pyeongchang (Corée du Sud) en février, en n’autorisant que les sportifs « propres » à participer sans leur drapeau ni leur hymne, Vladimir Poutine a donc tenté de reprendre la main. « Nous sommes en partie responsables [de la situation] car nous avons fourni un prétexte », a-t-il admis, pour ajouter aussitôt : « Même si je considère que ce prétexte a été utilisé de manière pas tout à fait honnête. »
A Nijni-Novgorod, mercredi, la candidate Ksenia Sobtchak, fille de l’ancien mentor en politique de Vladimir Poutine, inaugurait au même moment son local de campagne, tandis que le bras droit d’Alexeï Navalny y est toujours emprisonné pour appel à un rassemblement illicite. Le principal opposant du pays avait tenu dans cette ville une réunion publique avant d’être condamné à vingt jours de prison. Poutine IV s’en est bien souvenu.

Autres actualités

29 - Mars - 2017

L’Iran pousse son avantage dans l’économie syrienne

Téhéran profite massivement du lâchage du régime Assad par ses partenaires traditionnels, la Turquie et les pays du Golfe . En 2010, la compagnie iranienne Toseye...

29 - Mars - 2017

Climat : Donald Trump engage une contre-révolution énergétique

Le président américain a signé mardi un décret remettant en cause l’essentiel de la réglementation mise en place par son prédécesseur pour...

28 - Mars - 2017

Le système Poutine face à la jeunesse russe

En principe, Vladimir Poutine n’a rien à craindre de ses opposants. Le président russe jouit d’un taux de popularité de l’ordre de 80 %. Même en...

28 - Mars - 2017

Famine en Afrique et au Yémen : « Les guerres sont les raisons pour lesquelles on peut mourir de faim aujourd’hui »

Rony Brauman, ancien président de Médecins sans frontières, a répondu aux questions des lecteurs du Monde.fr, mardi 28 mars, à l’occasion d’une...

28 - Mars - 2017

Brexit : Theresa May « murmure des mots doux à l’oreille des financiers »

On y est, enfin. Le Royaume-Uni va déclencher ce mercredi 29 mars le fameux article 50 du traité de Lisbonne, qui notifie officiellement à l’Union européenne...