Présidence finlandaise de l’UE : la lutte contre les menaces hybrides au programme
Propagande, tentatives de déstabilisation, menaces en tout genre : les relations avec la Russie ont beau s’être pacifiées depuis la fin de la guerre froide, la Finlande en a tiré une expérience unique. Elle veut en faire profiter ses partenaires européens. En plus du climat, de l’agenda social et de la défense de l’Etat de droit, Helsinki a donc inscrit la lutte contre les menaces hybrides au programme de sa présidence tournante de l’Union européenne, qui a débuté lundi 1er juillet.
La Finlande souhaite mettre à profit les six prochains mois pour commencer à bâtir un dispositif européen de protection contre ces menaces multiformes, dont l’objectif est de déstabiliser les démocraties occidentales. Elle a ainsi annoncé qu’elle allait proposer la création d’un groupe de travail permanent au sein du Conseil européen sur la lutte contre les menaces hybrides. « Quand on parle de cette zone grise entre la sécurité interne et la sécurité externe, nous avons besoin d’une coopération internationale accrue », justifie le chef de la diplomatie finlandaise, Pekka Haavisto.
Helsinki profitera également de la venue en Finlande ces prochains mois des ministres européens de l’économie, ainsi que de leurs collègues de la justice et de l’intérieur, pour organiser des séances d’entraînement. L’objectif, explique le ministre des affaires étrangères, est de « renforcer la capacité européenne de prendre des décisions en cas de menaces hybrides urgentes » et de « coordonner la réaction de façon plus coordonnée et stratégique ».
Pour la Finlande, c’est aussi une façon de mettre en avant son modèle de défense, considérée comme l’affaire de tous. Si la fin de la guerre froide a encouragé certains pays européens à supprimer la conscription obligatoire ou à diminuer leurs dépenses militaires, la Finlande n’a fait aucun des deux. En 2018, son budget défense a atteint 1,94 % de son PIB.
Depuis le 2 octobre 2017, Helsinki accueille le Centre européen d’excellence contre les menaces hybrides, qui compte désormais vingt-deux Etats-membres et sert de plateforme de discussion entre l’Union européenne et l’Otan. Il coordonnera les exercices auxquels seront soumis les ministres européens.