Procès de djihadistes en Syrie et en Irak : un calcul risqué pour la sécurité des Français

08 - Février - 2018

Paris veut que les combattants français soient jugés sur zone, malgré les risques d’évasion en Irak et l’instabilité politique des Kurdes de Syrie.

Les djihadistes arrêtés en Irak et en Syrie doivent-ils être rapatriés en France ou jugés sur place ? Conforté par une large majorité de l’opinion, le gouvernement a arrêté une ligne : les membres français de l’organisation Etat islamique (EI) seront jugés dans les pays où ils ont été arrêtés chaque fois que c’est possible. L’exécutif se fonde sur le droit et les principes : les populations locales étant les premières victimes de leurs exactions, leurs institutions sont a priori considérées comme légitimes à les juger.

Un enjeu, pourtant crucial, a jusqu’ici été occulté du débat public : celui de la sécurité des Français. L’Irak, qui a connu dans son histoire récente de spectaculaires évasions de djihadistes, et les autorités à dominante kurde du nord-est de la Syrie, qui n’ont aucune légitimité politique, offrent-elles plus de garanties que le système légal français ? Paris semble le penser : « La menace qu’ils représentent là-bas nous paraît moins forte que le retour immédiat de plusieurs dizaines de combattants », résume une source ministérielle.

Ce diagnostic s’appuie sur un constat : confronté à un phénomène inédit par son ampleur et sa virulence, le système antiterroriste français est au bord de l’asphyxie. L’effet de saturation touche tous les étages : justice, administration pénitentiaire et renseignement intérieur. L’absorption de dizaines de nouveaux combattants représenterait dès lors un « effort considérable », insiste cette source.
Un système légal saturé

Premier sujet d’inquiétude : la réponse de la justice antiterroriste, pourtant réputée pour sa sévérité. Depuis la loi du 21 juillet 2016, les djihadistes français encourent jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Mais à ce jour, un seul dossier a été jugé par la cour d’assises spéciale : celui de la famille Garrido, dont les parents et les trois enfants ont été condamnés en leur absence en avril 2017 à des peines de dix à quinze ans de prison.

Autres actualités

25 - Juin - 2019

En Algérie, un durcissement pour les délits d’opinion

Du délit d’opinion au délit de drapeau, un nouveau pas, inédit, a été franchi par la justice algérienne. Au moins 17 manifestants,...

24 - Juin - 2019

Mahmoud Abbas rejette tout plan économique américain sans solution politique

Psalmodie désespérée ou boussole ? Mahmoud Abbas a évoqué le droit international à de multiples reprises, dimanche 23 juin, au cours d’un exercice...

22 - Juin - 2019

Une scène de ménage perturbe la marche de Boris Johnson vers Downing Street

Ce ne devait être qu’une formalité. Mais la marche supposée irrésistible de Boris Johnson vers la direction du Parti conservateur et, partant, du Royaume-Uni, est...

22 - Juin - 2019

L’Iran met en garde les Etats-Unis sur les conséquences en cas d’attaque

Les tensions restent fortes entre l’Iran et les Etats-Unis. L’armée iranienne a averti Washington samedi 22 juin que la moindre attaque contre son territoire aurait, selon...

21 - Juin - 2019

Un secrétaire d’Etat britannique dans la tourmente

En pleine guerre de succession à Theresa May, le Parti conservateur n’avait pas besoin de cette vidéo déjà vue des centaines de milliers de fois. Alors...