Publication des rapports de la Cour des comptes, interrogation sur les scandales tus
Publication des rapports de la Cour des comptes, interrogation sur les scandales tus
Au moment où le rapport de l'Inspection générale d'Etat sur la caisse d'avance de la mairie de Dakar suscite des passions avec la perspective de l'inculpation du maire de Dakar et cie, d'autres rapports sont en latence dans les tiroirs de la Présidence. Ils ont été établis par la CENTIF, l'OFNAC ou la Cour des comptes, mais n'ont jusque-là pas connu de suite.
La transmission du rapport de l'Inspection générale d'Etat sur les collectivités locales qui vaut au maire de Dakar et à certains de ses collaborateurs d'être convoqués par la justice, devra être suivie par la transmission des autres rapports en souffrance au palais devant la justice. Car si l'on ne veut pas donner l'impression que les rapports des corps de contrôle sont exploités à des fins de règlement de comptes politiques, il faudra penser au suivi de ceux qui ont été transmis mais qui n'ont pas encore connu de suite.
Concernant la CENTIF qui lutte contre le blanchiment d'argent, elle a directement transmis à la date du 30 juin 2016, 212 dossiers à la justice. Mais en suivant l'état des actes de procédures judiciaires des dossiers qu'elle a transmis, on se rend compte que beaucoup d'entre eux n'ont pas connu de suite. La CENTIF qui ne comprend pas les raisons qui sous-tendent cette inertie, a noté dans son dernier rapport, qu'elle attend de la justice, les informations selon lesquelles elle ne pourra pas émettre des observations sur les dossiers en question.
Pour que le Sénégal ne soit pas rangé dans le lot des pays qui traînent les pieds en matière de lutte contre la criminalité financière, il devrait éviter de telles lenteurs. Si pour la caisse d'avance de la mairie de Dakar, l'Etat insiste pour que la destination des fonds concernés, connaisse des éclaircissements, il doit pouvoir en faire de même pour que les sommes faramineuses visées dans les différents rapports de la CENTIF, le soient aussi.
Aujourd'hui, à part le Port de Dakar, la Pharmacie nationale d'approvisionnement et une société qui n'a pas été citée dans le rapport, tous les autres dossiers traités par l'OFNAC sous Nafi Ngom Keïta ont décelé des faits qui peuvent donner lieu à des poursuites.
En tout cas, si contre la dilapidation des ressources et blanchiment des capitaux, le Sénégal manifeste sa volonté ferme, il est dans son intérêt à l'instar de celui de l'IGE sur la caisse d'avance de la Mairie de Dakar que tous les rapports des corps de contrôle soient diligentés.