Rajoy face au défi indépendantiste et à la concurrence de Ciudadanos

17 - Janvier - 2018

Les nationalistes catalans s’unissent autour de Puigdemont, et les libéraux dépassent le Parti populaire dans les sondages.

Le chef de Ciudadanos, Albert Rivera, et sa candidate en Catalogne, Ines Arrimadas, le 21 décembre 2017.

C’est un double défi pour Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, pris en étau entre les unionistes et les nationalistes catalans. Mardi 16 janvier, dans la soirée, à la veille de la constitution du nouveau Parlement catalan, les deux principales formations indépendantistes, Ensemble pour la Catalogne (JxC) et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), ont annoncé un accord in extremis, sans en donner les détails, pour « soutenir la candidature à la présidence de la Généralité [le gouvernement catalan] de Carles Puigdemont ».
L’ancien président catalan, destitué le 27 octobre 2017 par Madrid, après avoir proclamé l’indépendance de la région autonome, s’est installé à Bruxelles, fin octobre, pour fuir la justice espagnole qui le poursuit pour « rébellion, sédition et détournement de fonds publics ». Mais il n’a pas abandonné l’ambition de reprendre ses fonctions, quitte à le faire à distance, par vidéoconférence.

Pour le chef du gouvernement espagnol, il s’agit d’une nouvelle provocation. « Dans le cas supposé où on prétendrait que M. Puigdemont assiste à un débat d’investiture depuis Bruxelles, le gouvernement déposerait un recours immédiat », a-t-il prévenu, lundi, avant d’ajouter que tant que le prochain président catalan ne prendra pas « physiquement » ses fonctions, la mise sous tutelle de la région « restera en vigueur ».
Nervosité au sein de la droite
L’annonce des indépendantistes, signe que le conflit institutionnel risque de perdurer en Catalogne, s’ajoute à un autre défi pour M. Rajoy : la concurrence de plus en plus aiguë de Ciudadanos. La jeune formation libérale a le vent en poupe depuis que la tentative de sécession de la Catalogne a fait de la question territoriale l’une des principales préoccupations des Espagnols. A tel point que, dopé par sa victoire aux élections catalanes du 21 décembre 2017, qui ne lui permet cependant pas de revendiquer...

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