Recrudescence des cas de meurtre et insécurité: la réponse quinquennale de l’Etat
Recrudescence des cas de meurtre et insécurité: la réponse quinquennale de l’Etat
La dernière série de meurtres a remis sur le tapis la lancinante question de la sécurité. Au moment où l’Etat est interpellé, le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique détaille dans son rapport d’activités 2016 les stratégies qu’il compte mettre en œuvre pour venir à bout de ce fléau. Parmi les mesures, il y a le recrutement de 1 800 policiers, l’année prochaine, en plus des 1 000 qui sont en formation.
Aujourd’hui que le pays est traversé par une série de meurtres particulièrement crapuleux, l’Etat est interpellé, au premier chef le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Les services du ministre Abdoulaye Daouda Diallo répondent par un rapport de 96 pages intitulé ‘’Consolidation des acquis et amélioration des performances’’. Le ministre de l’Intérieur, dans la préface, souligne que 2017 marquera une ‘’grande étape’’ dans la mise en œuvre des ‘’importants programmes’’ de son département. ‘’Notre objectif, sous l’orientation et les directives du chef de l’Etat, est à cet égard de maintenir résolument nos services dans une dynamique d’amélioration continue de nos performances afin de renforcer notre sécurité intérieure, d’optimiser l’administration des territoires et de contribuer à la consolidation de notre modèle de démocratie.’’
Cette ambition se matérialise par le recrutement de policiers afin de se rapprocher du ratio universel de couverture sécuritaire d’un policier pour 1 000 habitants. ‘’Par le biais de recrutements spéciaux, 1000 élèves suivent actuellement une scolarité à l’Ecole nationale de police et de la formation permanente (ENPFP), 1 800 autres sont attendus l’année prochaine’’, informe-t-il, avant de faire savoir que 484 élèves ont déjà terminé leur formation en août dernier. Il s’y ajoute qu’une réflexion est entamée, dans le cadre de l’élaboration d’un plan stratégique de développement de la Police nationale horizon 2017-2022. Il sera finalisé au courant de l’année prochaine.
L’autre réponse du ministère de l’Intérieur est le renforcement des actions visant la sécurisation des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national, notamment dans les lieux publics. Le document renseigne que les dispositifs dont les noms de code ‘’Karangue 2’’ et ‘’Sentinelle’’ ont contribué à faire baisser le sentiment d’insécurité dans les capitales régionales. Durant ces opérations, des individus ont été interpellés pour les ‘’infractions’’ suivantes : vol armé avec violence, cambriolage, meurtre, vol de véhicule, atteinte aux mœurs, viol sur mineurs de moins de 13 ans, etc.
Un budget en hausse de 74,56%
Selon le patron de la Police nationale, il a été mené, en 2016, sur l’ensemble du territoire national, des opérations dans les zones criminogènes. Et des mesures ‘’préventives dictées’’ par les nécessités, nonobstant les dispositifs ‘’Karangue 2’’ et ‘’sentinelle’’, ont été visibles à travers les artères des capitales régionales. Durant cette période, renseigne-t-on, 49 951 individus ont été interpellés parmi lesquels 384 étrangers pour diverses infractions, contre 36 357 en 2015 dont 499 étrangers. Suffisant pour que le ministre Abdoulaye Diallo fasse observer que les acquis seront consolidés grâce au soutien du Président Macky Sall. Qui a décidé de la hausse ‘’considérable’’, à hauteur de 56 949 038 920 F Cfa en valeur absolue et de 74,56% en valeur relative, du budget alloué, en 2017, à son département. D’ailleurs, les recrutements prévus pour l’année prochaine s’inscrivent dans ce cadre. ‘’Les mesures phares contenues dans la loi de finances 2017 permettront de rendre davantage opérationnelle la politique de sécurité de proximité et de poursuivre la construction de bâtiments administratifs et de postes de police’’, détaille le ministre.
En attendant ces avancées, le contexte sécuritaire est morose à Dakar et sa banlieue, y compris dans certaines localités à l’intérieur du Sénégal. Il est marqué par une recrudescence de cas de meurtres tragiques. Ce qui soulève une polémique relative à l’application ou non de la peine de mort au Sénégal (voir ailleurs). Le Chef de l’Etat, lui, en présentant avant-hier ses condoléances et celles du peuple sénégalais à la famille de la défunte Fatoumata Mactar Ndiaye tuée par son chauffeur, Samba Sow, dans des circonstances ‘’ignobles’’, a promis la peine à vie à tous les tueurs.