Réélu, Erdogan endosse son nouvel habit d’« hyperprésident »

25 - Juin - 2018

Le chef de l’Etat sortant remporte la présidentielle turque dès le premier tour. Son parti conserve sa majorité parlementaire grâce à l’alliance scellée avec les ultranationalistes.

Scène de liesse populaire devant les locaux de l’AKP, le parti du président réélu, Recep Tayyip Erdogan, à Istanbul, le 24 juin. YASIN AKGUL / AFP

Contre toute attente, celle de l’opposition surtout, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a remporté la présidentielle du dimanche 24 juin avec 52,5 % des suffrages dès le premier tour, contre 31 % pour son principal rival, Muharrem Ince, le candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social démocrate). Victoire également aux législatives qui se déroulaient le même jour et qu’il avait convoquées de manière anticipée, comme la présidentielle. Avec 42 % des voix, son Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) n’a pas à lui seul la majorité mais, grâce à l’alliance scellée avec le Parti de l’action nationaliste (MHP, droite nationaliste), lequel obtient 11 % des votes, il va pouvoir continuer à dominer le Parlement.
« Ma nation m’a confié la tâche d’assumer les fonctions présidentielles et exécutives. (…) La Turquie a donné une leçon de démocratie au monde entier. (…) Grâce à vos prières nous avons gagné », s’est félicité le chef de l’Etat depuis son palais de Tarabya sur les bords du Bosphore, à Istanbul. Il a fait ce discours avant d’avoir reçu la confirmation de sa victoire par la Haute Commission électorale. Son allusion à la « leçon de démocratie » allait au taux de participation record, 88 %, enregistré pour le double scrutin de dimanche. Vers 2 heures du matin, l’instance a enfin confirmé la victoire du président sortant, sans dévoiler les résultats officiels qui devaient être livrés lundi dans la journée.

Dès dimanche soir, M. Erdogan a fait le voyage d’Istanbul à Ankara, la capitale, pour prononcer à 3 heures du matin un nouveau discours présidentiel depuis le siège de l’AKP. « J’espère que personne n’essaiera de semer le doute sur les résultats, de nuire à la démocratie pour masquer ses échecs », a-t-il déclaré, certain qu’en le choisissant, les électeurs turcs avaient misé sur « la croissance, le développement, l’investissement ».

Autres actualités

27 - Mars - 2017

Forte mobilisation des pro-européens à Londres

Jamais Londres n’avait vu autant de drapeaux de l’Union européenne (UE). Dans cette capitale où aucun bâtiment public – hormis les ambassades –...

27 - Mars - 2017

L’opposant Alexeï Navalny défie Vladimir Poutine

A l’appel du candidat à la présidentielle de 2018, des dizaines de milliers de Russes sont descendus dans la rue dimanche pour dénoncer « la corruption du...

27 - Mars - 2017

En RDC, la politique de la mort

Analyse. Aux confins de la République démocratique du Congo, pays d’Afrique francophone dont les structures étatiques sont en déréliction, des foyers de...

24 - Mars - 2017

Donald Trump pour l’instant en échec sur sa réforme de santé

Donald Trump, qui se flatte régulièrement de sa capacité à réussir des « deals », a échoué, jeudi 23 mars, à convaincre les...

24 - Mars - 2017

Marine Le Pen reçue par Vladimir Poutine à Moscou

La rencontre entre la candidate du Front national à l’Elysée et le président russe n’était pas officiellement inscrite à leurs agendas respectifs....