Référendum d’indépendance kurde : à Kirkouk, l’engouement et les tensions

26 - Septembre - 2017

Dans cette ville du nord de l’Irak, dominée par les Kurdes mais qui ne fait pas partie de la région autonome, une atmosphère de fête a gagné, lundi, les quartiers kurdes.
Des enfants kurdes irakiens brandissent le drapeau kurde dans la ville de Kirkouk, le 25 septembre.

Lorsque Azad Madjid y est né dans une famille kurde en 1967, Kirkouk, avec sa population mixte et ses richesses pétrolières, était déjà au cœur des conflits et des tractations qui résumaient déjà les relations entre Bagdad et le mouvement kurde. Un demi-siècle plus tard, le quinquagénaire a voté pour l’indépendance du Kurdistan irakien et le rattachement de sa ville au nouvel Etat auquel le référendum, organisé lundi 25 septembre, est censé ouvrir la voie.
La mémoire d’Azad Madjid est peuplée de proches morts au combat, de souvenirs gardés de ses années d’engagement et de clandestinité, de ses jours de terreur et d’exil. « C’est le rêve de tout Kurde d’avoir un Etat indépendant alors, malgré nos divisions et nos craintes sur ce qui pourra arriver demain, on va voter. C’est notre chance », déclare-t-il à l’approche d’un bureau de vote installé dans une école kurde de la ville. Habitants de tous âges, vêtus pour certains de leur costume traditionnel, y attendent en files, dans une atmosphère enjouée, le moment de placer leur bulletin dans l’urne.
Divisions politiques
Le Kurdistan irakien dispose déjà d’un statut d’autonomie reconnu par la Constitution irakienne sur un territoire limité à trois provinces dirigées depuis la capitale kurde, Erbil. Kirkouk n’en fait pas partie, mais les factions kurdes qui se partagent le pouvoir dans le nord de l’Irak y contrôlent de fait les forces de sécurité et la vie économique depuis 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein. Le statut de la province de Kirkouk et l’exploitation de ses ressources en pétrole, vitale à la survie économique d’un éventuel Kurdistan indépendant, font l’objet d’un contentieux chronique avec Bagdad.
Si les Kurdes sont majoritaires à Kirkouk, ils y sont politiquement divisés. La ville et ses environs abritent par ailleurs d’importantes minorités turkmène et arabe attirées dans l’orbite de forces hostiles au rattachement de Kirkouk à un Kurdistan dont elles rejettent...

Autres actualités

04 - Juin - 2019

Avec le réchauffement climatique, la culture du sorgho s’implante en Europe

Cette année, Ferenc Kardos a semé 300 hectares de sorgho à la place du maïs. De la grande plaine hongroise où il habite jusqu’au sud-ouest de la France,...

03 - Juin - 2019

Les deux derniers Français jugés en Irak également condamnés à la peine de mort

Les deux derniers Français jugés en Irak – Bilel Kabaoui, 32 ans, et Mourad Delhomme, 41 ans –, ont été condamnés, lundi 3 juin, en première...

03 - Juin - 2019

Migrations : le Parti du peuple danois impose ses vues mais perd des voix

Vingt-quatre ans après sa création, le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF) a atteint tous ses objectifs. Non seulement la formation de droite souverainiste a réussi...

01 - Juin - 2019

Droits de l’homme en Chine : un enjeu planétaire

Il avait fallu un peu moins de trente ans à la Chine communiste pour lancer, à partir de 1978, les premières réhabilitations des victimes du maoïsme : celles qui...

01 - Juin - 2019

« Askariya ! », « Islamiya ! » : menace sur le mouvement démocratique au Soudan

A peine descendus de leurs bus, ils se regroupent et entonnent des slogans simples comme la contre-révolution : « Askariya ! » (le pouvoir aux militaires !). « Islamiya !...