Régionales en Allemagne : l’extrême-droite inflige un sérieux revers à Angela Merkel

05 - Septembre - 2016

Régionales en Allemagne : l’extrême-droite inflige un sérieux revers à Angela Merkel

Pour Angela Merkel, la claque est brutale. Son parti, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) a essuyé un sérieux revers, dimanche 4 septembre, aux élections régionales du Mecklembourg-Poméranie occidentale. Selon les premières estimations, la CDU obtiendrait un peu plus de 19 % des voix, deux points derrière le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui recueillerait un peu plus de 21 % des suffrages, et plus de dix points derrière le parti social-démocrate (SPD), qui dépasserait de peu la barre des 30 %.

Ce résultat n’est pas vraiment une surprise. Depuis plusieurs semaines, tous les observateurs constataient que l’AfD jouissait d’une dynamique favorable. Et, depuis quelques jours, les sondages prévoyaient que le parti d’extrême droite arriverait en deuxième position, derrière le SPD mais devant la CDU.

Des résultats régionaux à la portée nationale

Dès l’annonce des premières estimations, l’AfD a célébré sa victoire et a donné aux résultats de dimanche une portée nationale. C’est la preuve que « les citoyens ne font plus confiance aux vieux partis », s’est réjouie Frauke Petry, sa porte-parole. « C’est peut-être le début de la fin d’Angela Merkel à la chancellerie », a quant à lui estimé Leif-Erik Holm, tête de liste de l’AfD en Mecklembourg-Poméranie occidentale.

A un an des prochaines élections législatives, le résultat du scrutin de dimanche était particulièrement attendu. La raison n’est ni démographique ni économique : avec son million et demi d’habitants et ses nombreuses petites villes en déclin, ce territoire de l’ex-République démocratique allemande (RDA), bordé au nord par la Baltique et à l’est par la Pologne, ne représente que 2 % de l’électorat national. L’enjeu était en réalité symbolique : depuis 1990, le Mecklembourg-Poméranie occidentale est la terre d’élection d’Angela Merkel.

Pour la chancelière, qui s’est directement impliquée dans la campagne (elle était encore, samedi, aux côtés du candidat de la CDU), ce résultat constitue donc un sérieux avertissement. Un an presque jour pour jour après son fameux « Wir schaffen das » (« On va y arriver »), il confirme le rejet de plus en plus important que suscite sa politique en matière d’accueil et d’intégration des réfugiés.
L’immigration au cœur de la campagne

Ce thème a d’ailleurs littéralement dominé la campagne dans le Mecklembourg-Poméranie occidentale. Malgré le très faible nombre de réfugiés dans la région, l’AfD a réussi à mettre les questions d’immigration, de sécurité et d’identité au cœur des débats, obligeant même les les candidats du SPD et de la CDU dans la région à durcir leurs discours sur ces sujets. A la mi-août, Lorenz Caffier, le candidat de la CDU, avait ainsi réclamé l’interdiction de la burqa et de la suppression de la double nationalité, deux mesures auxquelles le gouvernement fédéral s’est jusqu’alors refusé.

S’il constitue un dur revers pour les chrétiens-démocrates, et qu’il risque à court terme de tendre un peu plus les relations entre la CDU et le SPD au sein de la « grande coalition » au pouvoir à Berlin, le résultat de dimanche confirme surtout la place désormais incontournable de l’AfD sur la scène politique allemande. Créé il y a seulement trois ans par quelques économistes et hauts fonctionnaires conservateurs hostiles à l’euro et favorables au retour du deutschemark, ce parti, qui met désormais au coeur de son programme les questions sécuritaires et identitaires, a enregistré dimanche son quatrième succès en six mois, après les élections régionales du printemps (24,3 % en Saxe-Anhalt, 15,1 % dans le Bade-Wurtemberg et 12,6 % en Rhénanie-Palatinat).

Selon un sondage de l’institut Emnid paru dimanche dans Bild am Sonntag, il serait en mesure d’obtenir 12 % des voix aux prochaines élections législatives, ce qui en ferait désormais la troisième force politique du pays, derrière la CDU/CSU (34 %) et le SPD (23 %), mais devant les Verts (11 %) et le le parti de gauche radicale Die Linke (9 %)

Autres actualités

14 - Avril - 2017

Donald Trump change d’avis sur le dollar

Le président américain juge à présent que le billet vert est trop élevé et salue la politique menée par la Réserve fédérale,...

13 - Avril - 2017

Attaque de Dortmund : « aucun élément » ne relie le suspect interpellé à l’attaque du bus

Les enquêteurs restent prudents sur l’origine des explosions qui ont visé le bus de l’équipe de football. Au lendemain des trois explosions qui ont...

13 - Avril - 2017

Frapper la Corée du Nord au portefeuille

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, joue les gros bras face à Pyongyang, en envoyant un porte-avions vers la péninsule coréenne. Mais le moyen le plus efficace...

12 - Avril - 2017

Mahmoud Ahmadinejad se présente à l’élection présidentielle iranienne

La décision de Mahmoud Ahmadinejad, président de 2005 à 2013, de soumettre sa candidature est perçue comme un défi lancé à...

12 - Avril - 2017

Xi Jimping appelle Donald Trump pour faire baisser la tension avec la Corée du Nord

Washington envoie un porte-avions dans la péninsule coréenne. En réponse, Pyongyang se dit « prête à réagir, quel que soit le type de guerre voulu...