Riyad désespère de mettre fin à sa guerre au Yémen

10 - Février - 2018

Analyse. Le royaume – qui ressent la pression des organisations humanitaires et de ses alliés occidentaux – se dit prêt à demeurer au Yémen aussi longtemps que nécessaire, convaincu que les houthistes ne cesseront jamais de lui mener la guerre avec l’aide de l’Iran, explique le journaliste du « Monde », Louis Imbert.
Une affaire intérieure yéménite. C’est ainsi que des officiels saoudiens qualifiaient, fin janvier à Riyad, les heurts qui approchaient à grand pas à Aden, la principale cité portuaire du sud du Yémen. Le royaume saoudien ne paraissait pas troublé par la contestation qui montait alors contre son allié, le gouvernement yéménite d’Abd Rabbo Mansour Hadi, et qui a dégénéré en combats ouverts dans la ville les 29 et 30 janvier, faisant au moins 38 morts.

Riyad a d’excellentes raisons de rechigner à mettre le doigt dans cette affaire. Elle oppose deux de ses alliés yéménites, qui l’assurent de leur attachement indéfectible tout en s’étranglant l’un l’autre.

D’un côté, les maigres forces du gouvernement yéménite, incapable d’assurer ses fonctions régaliennes et dont le président est en exil à Riyad ; de l’autre, un mouvement séparatiste du sud du Yémen divisé, contesté, confus, mais qui jouit d’un réel soutien populaire. Ce mouvement « sudiste » s’est imposé depuis trois ans comme le meilleur garant de la sécurité d’Aden. Il rêve à haute voix d’indépendance. Sans surprise, il a montré sa supériorité dans les rues de la ville.
Une coalition de pays arabes sunnites

L’Arabie saoudite s’est engagée militairement au Yémen en mars 2015. Elle lutte, à la tête d’une coalition de pays arabes sunnites, contre la rébellion chiite houthiste, issue du nord du pays, qui s’est emparée de la capitale, Sanaa, en septembre 2014, et qui contrôle aujourd’hui les zones les plus peuplées du pays, dans sa moitié nord. Les provinces de la bande côtière du sud sont « libérées », selon la terminologie saoudienne : les houthistes en ont été pour l’essentiel chassés. La « légitimité » du gouvernement yéménite y est préservée, et Aden en est la « capitale temporaire ». Que le Sud vive donc, qu’il règle en famille ses divisions internes et s’apaise : c’est ainsi que Riyad voit les choses.

Autres actualités

25 - Mars - 2020

Coronavirus : une mission de MSF fait les frais des rivalités internes du pouvoir iranien

Une cargaison de médicaments, d’équipements médicaux et de matériel suffisante pour bâtir un hôpital de campagne gonflable de cinquante lits pour des...

25 - Mars - 2020

Coronavirus : un « paquet financier » va être mobilisé pour l’Afrique

Le ministre français des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a annoncé, mardi 24 mars, qu’un « paquet financier » allait être...

24 - Mars - 2020

New York, cœur de la pandémie aux Etats-Unis, réclame un confinement national

Les autorités de New York, épicentre américain de l’épidémie de coronavirus, ont appelé lundi Donald Trump à déclarer un confinement...

24 - Mars - 2020

Coronavirus : Emmanuel Macron face aux enjeux sanitaires et économiques du confinement

Plus long et plus restrictif. Alors que le nombre de morts dus au coronavirus s’accroît chaque jour, l’exécutif se prépare à prolonger le confinement de la...

23 - Mars - 2020

Coronavirus : l’Allemagne boucle le plus gros plan de sauvetage de son histoire

C’est une décision qui en dit long sur le caractère historique de la crise. L’Allemagne, qui s’était faite, depuis une décennie, la fière...