Riyad sévit contre les princes mauvais payeurs

08 - Janvier - 2018

Onze membres de la famille royale qui protestaient contre la décision du gouvernement de cesser de régler leurs factures d’eau et d’électricité ont été incarcérés.
Nouvel avertissement lancé à la famille royale saoudienne : deux mois après avoir arrêté une dizaine de princes, dans le cadre d’une vaste purge anticorruption qui a touché près de 200 VIP, le pouvoir saoudien a appréhendé, jeudi 4 janvier, onze autres membres de la dynastie régnante, qui protestaient contre la perte de certains de leurs privilèges.
Révélées samedi 6 janvier par un site Internet lié au gouvernement, ces arrestations ont été confirmées dimanche par le procureur général du royaume. Elles témoignent d’un nouvel accès de tension au sein de la maison des Saoud, après l’opération « mains propres » du mois de novembre 2017. Celle-ci avait été interprétée par de nombreux analystes comme une manœuvre visant à consolider l’assise de Mohammed Ben Salman, alias « MBS », le fils et dauphin du roi Salman, à l’origine d’un ambitieux plan de modernisation économique et sociale du royaume.
Nouvelles mesures d’austérité
Les princes ont été interpellés alors qu’ils participaient à un rassemblement, devant un palais historique de Riyad, contre une récente décision des autorités de cesser de payer les factures d’eau et d’électricité de la famille royale. Selon le procureur, les manifestants de sang royal réclamaient aussi une compensation pour l’exécution en 2016 d’un de leurs cousins, reconnu coupable du meurtre d’un homme lors d’une rixe dans le désert.
Lire aussi : Dans le golfe Arabo-Persique, la fin d’un monde sans impôts
Les onze renégats, dont l’identité n’a pas été révélée, ont été transférés dans la prison de haute sécurité d’Al-Hayer, au sud de Riyad, dans l’attente de leur procès pour troubles à l’ordre public. « Personne n’est au-dessus de la loi en Arabie saoudite », s’est félicité le procureur général, à l’unisson de MBS, le prince héritier, qui ne cesse de proclamer son intention d’en finir avec les passe-droits et d’assainir les finances du pays.
Le jeune trentenaire a notamment entrepris, en réponse à la chute des cours du pétrole qui grève le budget de l’Etat, de réformer le très généreux système d’Etat-providence saoudien. Le 1er janvier, de nouvelles mesures d’austérité sont entrées en vigueur, comme l’imposition d’une TVA, la hausse des prix du carburant et une baisse des subventions sur l’électricité.
Ces décisions ont suscité un concert de critiques sur Twitter, le seul forum de débat à ne pas être totalement censuré en Arabie saoudite. Dans ce contexte, MBS n’avait pas le choix : il était obligé de sévir contre les mauvais payeurs de la famille royale.

Autres actualités

01 - Février - 2017

Moussa Faki Mahamat à la tête de la Commission de l’UA : le choix de la prudence

En élisant le chef de la diplomatie tchadienne, l’organisation panafricaine a voulu reconnaître l’engagement du Tchad dans la lutte contre le terrorisme sur le continent....

01 - Février - 2017

Gambie: Voici la liste des 10 nouveaux ministres de Adama Barrow

Une liste de 10 ministres vient d’être publiée par Fatou Camara via son compte Facebook, activiste gambienne aux Etats Unis connue sous le sobriquet de Fatu The network . Parmi...

31 - Janvier - 2017

États-Unis : Obama sort de sa réserve pour dénoncer le décret anti-immigration de Donald Trump

Dix jours après son départ du pouvoir, l’ancien président américain Barack Obama est sorti de son silence lundi, par la voix d’un porte-parole, en...

31 - Janvier - 2017

Interrogatoires sous le régime de la garde-à-vue: Les proches du couple Jammeh interpelés à la Dic

Le général Bora Colley, le chef des « jungullars » de Yahya Jammeh est entendu depuis samedi dernier à la Division des investigations criminelles (Dic) sous le...

31 - Janvier - 2017

Les Etats-Unis mènent un raid au sol contre Al-Qaida au Yémen

Préparée sous la présidence de Barack Obama, l’opération antiterroriste est la première ordonnée par Donald Trump. Une rare opération...