">

Robert Mugabe, 94 ans, et tout jeune opposant zimbabwéen

30 - Juillet - 2018

L’ancien chef de l’Etat, renversé en novembre par ses camarades de parti, a déclaré dimanche, à la veille de l’élection présidentielle, soutenir l’opposition.

Sous une gloriette en granit de la résidence des Mugabe, un petit être tout raide, immobile et impavide, cravaté serré, vient d’être calé grâce à des coussins dans un fauteuil. Est-ce bien Robert Mugabe, en chair et en os, ou sa copie de cire, à une échelle légèrement réduite ? On ne peut distinguer ses yeux, protégés par des lunettes de soleil qui le rendent encore moins animé. Il bouge un peu une main. C’est donc bien lui.
Lorsqu’il dirigeait de manière absolue le Zimbabwe, le camarade président aimait qu’on place des mannequins à son effigie dans différentes voitures lorsqu’il se déplaçait, une ruse de vieux Sioux méfiant, qui s’est avérée insuffisante pour éviter le coup d’Etat qui l’a fait tomber de son trône, en novembre 2017. Ce soir-là, il n’était pas dans sa limousine blindée, mais au lit chez lui, dans sa demeure surnommée « Blue Roof » (« toit bleu ») en raison de ses tuiles couleur de ciel, un édifice mi-palais, mi-pagode offert par la Chine en hommage à la politique « Regardons vers l’Orient » du Zimbabwe et au courage révolutionnaire proverbial de son président.
« Qu’un grand “non” s’impose »
Lundi 30 juillet devaient se tenir les premières élections au Zimbabwe depuis le coup d’Etat. Emmerson Mnangagwa, l’homme qui s’est emparé du pouvoir, espère à la fois l’emporter et voir sa position légitimée. Mais depuis huit mois, Robert Mugabe enrage. Cette retraite forcée a déjà failli le tuer. A l’approche du scrutin, il lui est venu une idée : tenter de casser ce qui est cassable des chances de son parti, l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front patriotique (ZANU-PF). Pour y parvenir, Robert Mugabe va être contraint de faire une étrange expérience : celle des règles de la libre expression démocratique, qu’il s’est efforcé de piétiner au cours de ses trente-sept années de pouvoir, et qui lui permettent à présent de tirer à boulets rouges sur ses successeurs sans risque d’être arrêté ou malmené.

Autres actualités

25 - Juillet - 2019

En Somalie, six morts dans un attentat contre la mairie de Mogadiscio

Au moins six personnes ont été tuées et six autres blessées, dont le maire de Mogadiscio, Abdirahman Omar Osman, mercredi 24 juillet dans un attentat des militants...

25 - Juillet - 2019

Le FMI abaisse ses prévisions de croissance mondiale sur fond de tensions commerciales

Le Fonds monétaire international (FMI) a une nouvelle fois abaissé ses prévisions de croissance mondiale, invoquant, mardi 23 juillet, une décélération...

24 - Juillet - 2019

Boris la menace

Et maintenant ? Le 10, Downing Street, il y pense depuis l’âge de 8 ans, si l’on en croit sa sœur Rachel. Mercredi 24 juillet, Boris Johnson réalise enfin, à...

24 - Juillet - 2019

Hongkong sous le choc après les attaques des triades

La vidéo dure une vingtaine de minutes. Junius Ho, un député hongkongais progouvernement, fixe la caméra et parle lentement, détachant les mots avec soin....

23 - Juillet - 2019

Guerre commerciale : la Chine esquisse quelques gestes timides en direction des Etats-Unis

Entre Pékin et Washington, le dialogue a timidement repris. Les négociateurs des deux pays ont ouvert de nouvelles discussions, à la mi-juillet, pour tenter de régler...