Rohingya : la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi annule un déplacement à l’ONU

13 - Septembre - 2017

Cette déclaration est à quelques heures d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la crise qui a conduit des centaines de milliers de Rohingya à fuir la Birmanie.
Lors de l’assemblée générale de l’ONU en 2016, la dirigeante birmane avait promis de soutenir les droits des Rohingya. Carlo Allegri / REUTERS
La dirigeante birmane Aung San Suu Kyi a annulé un déplacement pour l’Assemblée générale de l’ONU à la fin du mois, a annoncé son porte-parole mercredi 13 septembre, alors que le pays est pointé du doigt pour la crise qui a entraîné un exode massif de la minorité rohingya vers le Bangladesh. Cette annonce est faite à quelques heures d’une réunion du Conseil de sécurité qui doit discuter, à huis clos, de cette crise.
Depuis le début de la flambée de violences le 25 août, plus de 370 000 Rohingya de Birmanie se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir une opération de l’armée birmane, accusée de persécutions envers cette minorité musulmane.
A la frontière birmano-bangladaise, les organisations internationales peinent à prendre en charge les personnes – malades, blessées pour certaines, affaiblies et affamées —, qui arrivent en nombre, complètement démunies dans une zone où les camps sont déjà surpeuplés. « L’ampleur et la vitesse de l’afflux sont sans précédent au Bangladesh », dit l’Unicef, qui ajoute que « 60 % des réfugiés sont des enfants ».
Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a évoqué lundi « un exemple classique de nettoyage ethnique ». Bien que sous le feu des critiques internationales, Aung San Suu Kyi reste très peu loquace sur la crise et continue d’afficher son soutien à l’armée dans son opération contre les « terroristes ».
La Chine, premier investisseur étranger en Birmanie, a réitéré mardi son « soutien » à la Birmanie et loué « ses efforts pour préserver la stabilité de son développement national ». En revanche, plusieurs Prix Nobel de la paix, comme Malala Yousafzai, l’archevêque sud-africain Desmond Tutu puis le dalaï lama, qu’Aung San Suu Kyi admire, l’ont appelée à intervenir.
Lire aussi : « Partez ou vous allez tous mourir  » : sur les routes de la déportation des Rohingya birmans Promesse de soutien aux droits des Rohingya
L’an dernier, à la tribune de l’assemblée générale de l’ONU, la Prix Nobel de la paix, qui dirige de facto le gouvernement birman depuis avril 2015, avait promis de soutenir les droits des Rohingya.
Elle avait promis de « s’opposer fermement aux préjugés et à l’intolérance » et de promouvoir les droits de l’homme, tout en demandant « à la communauté internationale de se montrer compréhensive et constructive » à ce sujet.
Même si nombre des Rohingya sont présents en Birmanie depuis des décennies, ils sont apatrides depuis 1982 et sont considérés comme des étrangers dans ce pays à 90 % bouddhiste. Au Bangladesh voisin, où ils se sont réfugiés en masse, ils restent des immigrés illégaux.

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