Rue Lénine, Marinka : plongée dans la guerre sans fin du Donbass

23 - Avril - 2018

La ligne de front entre l’armée de Kiev et les séparatistes prorusses du Donbass divise en deux la bourgade, symbole d’un conflit qui s’éternise.
A l’entrée de la rue Lénine, en partant de la place du même nom, les brûlures de l’histoire ukrainienne s’étalent en une succession de monuments aux morts. Chacun raconte un pan du destin tourmenté de Marinka, petite commune du Donbass située en plein cœur de ces steppes de l’est de l’Europe que l’historien américain Timothy Snyder désigne, dans son ouvrage du même nom, comme les « terres de sang ».

Le monument, massif, consacré aux morts de la seconde guerre mondiale, affiche 325 noms, uniquement ceux des soldats tués ayant obtenu une décoration. En tout, entre 1941 et 1945, 5 075 hommes du district de Marinka tombèrent au front, auxquels s’ajoutent les centaines de civils tués dans le conflit. Quelques pas plus loin, le mémorial consacré aux « liquidateurs » de Tchernobyl – 153 morts, un chiffre démesuré qui s’explique par la prédominance des mineurs de fond parmi les hommes envoyés, en 1986, recouvrir les décombres de la centrale nucléaire accidentée. Plus loin, une stèle modeste rend hommage aux six soldats morts durant la guerre en Afghanistan (1979-1989).

Depuis quatre ans, c’est à Marinka même que la guerre s’est installée. Les chiffres ne sont plus ceux du XXe siècle cannibale, mais la petite commune de 10 000 habitants (en temps de paix ; environ 6 000 aujourd’hui) a payé son écot à ce conflit sans fin : depuis 2014, 90 habitants du district de Marinka ont été tués par des bombardements, des balles perdues ou l’explosion de mines. Pour eux, aucun monument n’a encore été érigé. Indifférence de Kiev ? Plus probablement le signe que, malgré les accords de paix successifs, nul ne s’attend à voir ce bilan s’arrêter.
La rouille s’installe sur les obus

Le monceau de ferraille sommairement entassée dans un recoin du jardin d’Andreï Gnitsevitch, au 112 de la rue Lénine, est sans doute ce qui se rapproche le plus, dans toute la ville, d’un mémorial dédié au calvaire de Marinka. Là, on voit : quatre obus...

Autres actualités

19 - Décembre - 2018

En Sierra Leone, fin d’une grève de deux semaines des médecins

Les deux principaux syndicats de médecins de Sierra Leone ont appelé mardi 18 décembre à une reprise du travail, mettant fin à deux semaines de grève,...

18 - Décembre - 2018

Sebastian Kurz, le chancelier autrichien qui a banalisé les idées d’extrême droite

Contrairement à l’Italie de Salvini, à la Hongrie d’Orban, aux Etats-Unis de Trump ou au Brésil de Bolsonaro, l’Autriche fait profil bas. On en oublierait...

18 - Décembre - 2018

Le Japon muscle les capacités offensives des Forces d’autodéfense

Le Japon renforce son outil militaire avec d’importantes capacités offensives. Le gouvernement a validé, mardi 18 décembre, les nouvelles directives planifiant les...

17 - Décembre - 2018

Brexit : pour sortir de l’impasse, l’hypothèse d’un second référendum s’impose dans le débat

Longtemps considérée comme utopique, l’hypothèse d’un second référendum sur la question du Brexit gagne du terrain pour sortir le Royaume-Uni de...

17 - Décembre - 2018

Au Sri Lanka, le premier ministre Ranil Wickremesinghe réinvesti après son limogeage

Le premier ministre sri-lankais, Ranil Wickremesinghe, a été réinvesti à son poste, dimanche 16 décembre, par le président Maithripala Sirisena, qui...