">

Selon le leader du Hamas, Yahya Sinouar, Gaza est « un tigre affamé »

12 - Mai - 2018

Il arrive sourire aux lèvres, veste grise sur chemise sombre, yeux perçants et barbe blanche, puis salue l’assistance de quelques mots courtois. Les coupures de courant, lors de son allocution, ne lui inspirent aucune irritation. Ainsi va la vie à Gaza.

Rompu à la clandestinité, détenu pendant près d’un quart de siècle dans les prisons israéliennes, Yahya Sinouar n’aime pas les caméras. Il se montre pourtant à l’aise, en ce jeudi 10 mai, lors de sa première rencontre avec des journalistes étrangers depuis sa désignation comme chef du Hamas à Gaza, il y a quinze mois.

La curiosité est grande. C’est lui qui pousse le mouvement islamiste, maître affaibli d’un territoire à l’agonie, sur deux voies délicates : la réconciliation avec le Fatah du président Mahmoud Abbas, actuellement dans l’impasse, et la « résistance populaire ». « Nous croyons que s’il y a un moyen de résoudre pacifiquement le conflit [avec Israël] sans causer de destructions, ça nous convient », dit-il.

Délaissant pour l’heure la lutte armée, le Hamas a choisi de soutenir la « marche du grand retour », qui mobilise des milliers de Gazaouis, chaque vendredi, depuis le 30 mars, à la frontière avec l’Etat hébreu. A ce jour, les soldats israéliens ont tué quarante-huit personnes et blessé par balles plus de deux mille autres.

Voici qu’approche le grand final de cette mobilisation, les 14 et 15 mai, à l’occasion du déménagement de l’ambassade américaine à Jérusalem, puis de la commémoration de la Nakba, l’exode de centaines de milliers de Palestiniens lors de la création d’Israël, en 1948. L’hypothèse d’un bain de sang sans précédent, au cas où les manifestants tenteraient massivement de franchir la clôture, est évoquée de part et d’autre. « Ces barbelés ne sont pas une vache sacrée ou un tabou auquel personne ne pourrait toucher », souligne Yahya Sinouar. « Quel est le problème si des centaines de milliers [de manifestants]...

Autres actualités

22 - Juin - 2018

Mexique : le Veracruz sous l’emprise du crime

Disparitions, féminicides, meurtres de politiciens, de journalistes, détournements de fonds, corruption… A la veille du scrutin présidentiel du 1er juillet,...

21 - Juin - 2018

« Ces deux dernières années, les Britanniques ont redécouvert leur attachement à l’UE »

La négociation avec Bruxelles fait ressortir une triste vérité : les grands manitous du Brexit ont ou fantasmé ou raconté des bobards, explique, dans sa...

21 - Juin - 2018

Aux Etats-Unis, les conspirationnistes voient des acteurs partout

Une éditorialiste assure que les enfants d’immigrés illégaux en rétention sont « des acteurs », alimentant les théories complotistes,...

20 - Juin - 2018

Turquie : « Dérive autoritaire et dérive de l’économie, une seule et même trajectoire ? »

Depuis quatre ans, les réformes ont été mises sous l’éteignoir. Seul compte le primat à la croissance stimulée à coup de crédit...

20 - Juin - 2018

Macron et Merkel acculés sur l’immigration

Réunis près de Berlin mardi, avant le Conseil européen des 28 et 29 juin, le président français et la chancelière allemande cherchent à recadrer...