">

« Si l’Argentine légalise l’avortement, cela aura des conséquences dans toute la région »

03 - Août - 2018

La loi est soumise au Sénat argentin le 8 août, alors que l’IVG est pénalisée dans presque toute l’Amérique Latine, et que six pays d’Amérique centrale et des Caraïbes l’interdisent totalement, s’indigne la militante salvadorienne Sara Garcia Gross.

Dans une décision historique pour le continent latino-américain, les députés argentins ont voté en première instance, le 14 juin, la légalisation de l’avortement, qui doit être soumise au Sénat le 8 août. Le recours libre à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) n’est possible que dans trois pays de la région : Cuba (1965), Guyana (2006), Uruguay (2012), et dans le district fédéral de la ville de Mexico (2007). Partout ailleurs, l’IVG est pénalisée et permise uniquement dans certaines conditions. Dans six pays, elle est même totalement interdite : le Nicaragua, le Salvador, le Honduras, la République dominicaine, Haïti et le Suriname.

Sara Garcia Gross, 32 ans, est un membre très actif de l’Association citoyenne pour la dépénalisation de l’avortement au Salvador, qui a présenté en 2016 un projet de loi pour dépénaliser partiellement la pratique.
Le Salvador interdit totalement le recours à l’IVG depuis 1997. Pourquoi une telle restriction a-t-elle été décidée à cette date ?
Paradoxalement, c’est dans le cadre des accords de paix de 1992 [entre le gouvernement salvadorien et la guérilla marxiste du Front Farabundo Marti de libération nationale (FMLN), qui ont mis fin à treize ans de guerre civile] que cette décision a été prise. A cette époque, on commençait à construire un autre pays, une autre démocratie. Les organisations de femmes ont commencé à se former. Certaines étaient d’anciennes guérilleras.
Dans ces circonstances, il a été décidé qu’il était nécessaire de mener à bien une réforme du code pénal. Les groupes fondamentalistes se sont engouffrés dans la brèche. En 1996, ils ont lancé une campagne très forte, très structurée, désignant comme criminelles les femmes qui avortent. L’Eglise y a participé de manière très active,relayant l’idée d’un massacre de bébés. En 1997, nous sommes ainsi devenus l’un des seuls pays au monde interdisant l’avortement, avec des peines allant de deux à huit ans.

Autres actualités

22 - Mai - 2019

« L’investissement de la Chine en Afrique du Nord et au Moyen-Orient est devenu spectaculaire »

l faut se pencher avec minutie sur le détail des investissements chinois à l’étranger pour tenter de comprendre où va le vent. Alors que la Chine s’englue...

21 - Mai - 2019

Irlande : après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »

Helen Mc Entee, 32 ans, est membre du Fine Gael, parti de centre droit irlandais. Elle a été nommée en juin 2017 ministre des affaires européennes dans le gouvernement...

21 - Mai - 2019

La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre

Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres...

20 - Mai - 2019

Le Rassemblement national tente de balayer les soupçons d’ingérence russe

Une affaire autrichienne à régler en Autriche, et qui n’a surtout rien à voir avec la France. Ni avec le Rassemblement national. Encore moins avec Marine Le Pen. Samedi...

20 - Mai - 2019

Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »

Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, doit être investi dans ses fonctions présidentielles le 20 mai après avoir largement...