Sonko : "Thies doit être au centre des politiques de développement"
La région de Thiès doit être placée au centre des politiques économiques et sociales du pays, en s’appuyant sur son potentiel diversifié, a indiqué mercredi à Thiès, le candidat de la coalition Sonko Président.
Arrivé vers minuit à la Promenade des Thièssois, Ousmane Sonko a dit avoir "mal au cœur", en voyant la situation de Thiès, comparée à ses potentialités économiques. Il a souligné la "vocation agricole" de cette région "en contact avec la zone des Niayes et le Bassin arachidier". D’où son potentiel maraîcher qui peut nourrir le pays.
La région vue son ouverture sur la Petite-côte à partir de Mbour et sur la Grande côte, y compris Kayar Saint-Louis, se situe dans l’une des zones les plus poissonneuses au monde, a-t-il dit. À cela, s’ajoute le potentiel touristique de Thiès, avec l’artisanat sur l’axe Mbour-Ngaye.
Concernant la vocation minière de cette région, il déplore que les phosphates de Mboro "profitent plus aux Indiens qu’aux nationaux" et que le Sénégal "ne gagne que 10 pour cent du zircon de Diogo". Le Sénégal fait partie des plus grands producteurs mondiaux de ce minerai, a-t-il relevé.
Il déplore le fait que le Sénégal ne tire "pas grand-chose" du gaz exploité depuis 2008 par une société américaine dans la région de Thiès. "Si on lit les rapports de ANSD et de la DPEE, on se rend compte qu’on a tout, sauf de bons dirigeants", a-t-il regretté. Le candidat de Sonko Président promet une fois au pouvoir de "renégocier tous ces contrats, pour que les Sénégalais y trouvent leur compte". Cela, non seulement en termes de revenus, mais aussi d’atténuation des conséquences environnementales néfastes de cette exploitation.
"Thiès doit être au centre de nos politiques économiques et sociales", a-t-il poursuivi, ajoutant : "on n’a jamais vu un pays se développer sans chemins de fer". Pour lui le développement des rails de Dakar à Saint-Louis, via Thiès, couplé d’un train de banlieue qui peut rallier l’aéroport AIBD peut constituer un important levier pour le développement du pays. Il note que ce réseau ferroviaire pourra se prolonger jusqu’à Bamako, voire le Nigeria et la Guinée Conakry, pour soutenir l’économie de la sous-région.
"L’industrie va sous-tendre notre politique de développement", a noté Ousmane Sonko. Ce qui créera de la plus-value de nature à amener d’importantes devises au pays. L’industrie a un plus grand potentiel de création d’emplois que le secteur tertiaire, a-t-il estimé.
Il a dénoncé la promesse non tenue du chef de l’Etat sortant d’affecter 148 milliards à la région et de démarrer la reconstruction des chemins de fer en janvier 2015. A cela s’ajoute aussi son engagement à créer 500.000 emplois.
"Aujourd’hui, s’il vous promet de créer un million d’emplois et de relancer les chemins de fer, est-ce que vous devez l’écouter ?, leur a-t-il lancé. Il rapporte qu’en parcourant le pays, les jeunes lui ont indiqué n’avoir d’autre alternative que "le Djakarta et l’émigration clandestine".