Syrie : à l’appel des Kurdes, le régime avance ses pions à Manbij et dans le nord

29 - Décembre - 2018

Le retrait planifié des forces américaines du nord-est de la Syrie commence à produire ses premiers effets dans la ville de Manbij, proche la frontière avec la Turquie. Vendredi 28 décembre, les Unités de protection du peuple, la force kurde partenaire de la coalition internationale contre l’Etat islamique emmenée par Washington, ont appelé les forces du régime syrien à « se déployer dans les régions d’où nos troupes se sont retirées, particulièrement à Manbij, et à protéger ces régions contre l’invasion turque ».

Les zones du nord-est de la Syrie que les unités à dominante kurde regroupées au sein des Forces démocratiques syriennes (FDS) contrôlent sont en effet menacées par une offensive d’Ankara qui pourrait survenir une fois le retrait des Etats-Unis effectif. Chasser ces forces de Manbij est par ailleurs une priorité formulée de longue date par le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

Peu après l’appel des forces kurdes, le porte-parole de l’armée syrienne a annoncé à la télévision que le drapeau syrien avait été hissé à Manbij, laissant entendre que les forces du régime de Damas étaient entrées dans la ville. Il n’en est cependant rien sur le terrain : les forces gouvernementales ne sont pas entrées dans la cité, où des militaires américains sont toujours présents et où leurs blindés ont patrouillé dans l’après-midi.

« La coalition n’a constaté aucun changement venant confirmer ses allégations. Nous appelons toutes les parties à respecter l’intégrité de Manbij et de ses citoyens », a affirmé la coalition dirigée par les Etats-Unis dans un court communiqué.
Déclarations « va-t-en guerre »

A l’ouest de Manbij, les forces du régime se sont toutefois renforcées au cours des derniers jours dans des localités rurales dont elles partagent le contrôle avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) depuis deux ans. Et un début d’accord serait en négociation afin d’organiser le retour progressif du gouvernement syrien dans des zones contrôlées par les forces à dominante kurde. D’après des témoignages relevés par Le Monde, une délégation du régime serait entrée dans la ville de Manbij pour parlementer avec les autorités locales et des responsables des FDS confirment au Monde qu’ils sont prêts à se coopérer avec Damas au nom de la « défense du pays ».

« Les forces gouvernementales avancent en coordination avec les Unités de protection du peuple pour couper la route aux forces d’occupation turque, affirme Ibrahim Issa, une personnalité tribale arabe associée aux Kurdes au sein des FDS. L’armée turque se mobilise dans un contexte de déclarations va-t-en guerre et de menaces proférées par des dirigeants turcs à notre égard. Nous les prenons au sérieux. Le régime turc nous a déjà attaqués par le passé à Afrin. Et nous nous défendrons. Seuls ou en coopération avec les forces gouvernementales. »

Autres actualités

18 - Octobre - 2019

Au Malawi, des policiers soupçonnés de viols en marge de manifestations post-électorales

La police du Malawi a ouvert, jeudi 17 octobre, une enquête pour viols et tortures à la suite d’allégations d’organisations des droits humains visant des policiers...

16 - Octobre - 2019

Face au tollé international provoqué par son offensive en Syrie, Erdogan durcit le ton

Recep Tayyip Erdogan, continue de faire monter la pression. Le président turc a de nouveau rejeté, mercredi 16 octobre, toute possibilité de cessez-le-feu dans le nord de la...

16 - Octobre - 2019

Présidentielle en Tunisie : « Kaïs Saïed a un discours qui répond à la jeunesse »

Neuf jeunes sur dix ont voté pour lui. Kaïs Saïed, nouveau président tunisien, dont l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE)...

15 - Octobre - 2019

Indonésie : vingt-sept suspects arrêtés après l’attaque contre un ministre

La police indonésienne a annoncé, mardi 15 octobre, avoir arrêté vingt-sept suspects après une attaque attribuée à un groupe affilié...

15 - Octobre - 2019

En Afrique du Sud, l’ex-président Zuma sur le banc des accusés pour corruption

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma, éclaboussé dans des scandales qui lui ont valu son poste en 2018, doit être jugé à partir de ce mardi 15...