Syrie : l’interminable chute de Baghouz et de ce qu’il reste du « califat » de l’EI

18 - Mars - 2019

Sur un sentier escarpé à flanc de colline, un groupe de femmes en niqab noir, affublées de sacs militaires et d’imitations de marques de haute couture, accompagnées d’enfants, s’est formé en aval d’un boyau difficile à escalader. Trois soldats des Forces démocratiques syriennes (FDS) et un combattant djihadiste s’escriment à hisser, à l’aide d’une couverture, un djihadiste en treillis, grièvement blessé. Des heures durant, des centaines de combattants et leurs familles, dont de nombreux étrangers, estropiés, hagards et affamés, ont emprunté ce couloir humanitaire, seule porte de sortie de Baghouz, aux confins sud-est de la Syrie. Le dernier carré du « califat » de l’organisation Etat islamique (EI) n’en finit plus d’expulser ses derniers rejetons, vaincus par la faim et les bombardements de la coalition internationale.

Ces 1 300 combattants, femmes et enfants sortis jeudi 14 mars du carré de tentes et de tranchées auquel est désormais réduit le « califat » de l’EI, sont les derniers que les journalistes ont été autorisés à voir, sans leur parler. Vendredi, des centaines d’autres ont fui, mais, pour la première fois depuis le début de la bataille le 9 janvier, ils ont été la cible de kamikazes de l’EI, signe peut-être de dissensions parmi les derniers reclus de Baghouz. Selon les responsables FDS, trois kamikazes se sont fait exploser parmi les fuyards, tuant six personnes et blessant trois soldats FDS. Des dizaines se sont encore rendus samedi, dont des ressortissants européens, turcs, chinois, irakiens et syriens.

Du haut de la colline, les soldats FDS peuvent encore observer les allers et venues d’hommes, de femmes et d’enfants entre les tentes installées jusqu’au bord de l’Euphrate. Selon les témoignages des derniers sortis, plus de 5 000 personnes seraient encore entassées dans ce mouchoir de poche, un carré d’à peine 500 mètres de côté, a indiqué dimanche le porte-parole des FDS, Kino Gabriel. Les forces arabo-kurdes s’en disent les premières surprises. Elles n’ont cessé de sous-estimer le nombre de combattants et de civils reclus dans cette enclave de l’Etat islamique. Au lieu des quelques milliers que leurs commandants s’attendaient à trouver, début janvier, dans ce petit village agricole à la frontière irakienne, ce sont déjà plus de 64 000 personnes qui en sont sorties, selon M. Gabriel : 5 000 djihadistes et 25 000 membres de leurs familles, ainsi que 34 000 civils.

Autres actualités

28 - Décembre - 2019

Les séparatistes pro-russes et Zelensky annoncent un échange de prisonniers dimanche en Ukraine

Un échange de prisonniers entre Kiev et les séparatistes de l’est de l’Ukraine est prévu dimanche 29 décembre, selon les rebelles prorusses et la...

24 - Décembre - 2019

Les Etats-Unis envisagent de se retirer militairement d’Afrique de l’Ouest

Les Etats-Unis envisagent de réduire considérablement leur présence militaire en Afrique de l’Ouest, voire même d’y retirer complètement leurs...

24 - Décembre - 2019

Franc CFA : le polémiste franco-béninois Kémi Séba interpellé au Burkina Faso

Le militant anticolonialiste franco-béninois Kémi Séba, fondateur du mouvement Urgences panafricanistes, a été interpellé samedi à Ouagadougou,...

21 - Décembre - 2019

Après la répression, le sentiment d’asphyxie des Iraniens

La scène rapportée à la presse iranienne par le député Mahmoud Sadeghi se déroule un jour de décembre au Parlement. Le ministre de...

21 - Décembre - 2019

En Belgique, une première condamnation pour génocide dans les enquêtes sur le Rwanda

Coupable de génocide. Coupable de crimes de guerre. Le jury de la cour d’assises de Bruxelles n’aura pas vacillé, malgré les dénégations virulentes...