Syrie : « La décision de Trump teste la capacité de Moscou à rester au centre de l’échiquier moyen-oriental »
Par la publication d’un Tweet dont il a le secret, Donald Trump est venu précipiter la bascule d’une géopolitique moyen-orientale dans laquelle la Russie avait su, au gré des aléas, s’affirmer au centre. Depuis septembre 2015, Moscou a rempli tous les objectifs initiaux de son intervention militaire en Syrie : stabilisation du régime de Bachar Al-Assad, sécurisation de ses bases militaires à Tartous et Hmeimim, éradication de l’opposition hors Daech, consolidation de son « empreinte » au Moyen-Orient et, par effet d’optique, au niveau global, et, enfin, rupture de l’isolement du Kremlin sur la scène internationale. La décision unilatérale du président américain de retirer ses troupes de Syrie ne remet pas en cause ces « acquis » : elle vient plutôt tester la capacité de Moscou à rester au centre de l’échiquier moyen-oriental, c’est-à-dire à imposer un règlement politique du conflit syrien – ou, du moins, à le faire croire – tout en contenant les prétentions, souvent contradictoires, de ses alliés tactiques iranien et turc.