Syrie : la Turquie lance une opération militaire à Idlib

07 - Octobre - 2017

Le président Erdogan a annoncé, le 7 septembre, que ses troupes appuyaient une opération de l’armée syrienne libre. Cela s’inscrit dans le cadre d’un accord avec la Russie et l’Iran prévoyant des « zones de désescalade » en Syrie.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a annoncé, samedi 7 septembre, le lancement d’une importante opération militaire de l’Armée syrienne libre (ASL) dans la province d’Idlib, avec l’appui de l’armée turque. « Il y a une importante opération aujourd’hui à Idlib en Syrie, et cela va se poursuivre », a déclaré M. Erdogan dans un discours devant des élus de son parti, l’AKP (Adalet ve Kalkınma Partisi – « Parti de la justice et du développement »).
Un commandant du mouvement Liwa Al-Moutassem, qui appartient à l’ASL, a parallèlement confirmé que des groupes armés ayant participé en 2016 à l’opération « Bouclier de l’Euphrate » étaient prêts à entrer dans la région du nord-ouest de la Syrie, avec l’appui de l’armée turque.
Lancée en août 2016, l’opération « Bouclier de l’Euphrate » visait le groupe djihadiste Etat islamique (EI), mais également les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, qu’Ankara considère comme des « terroristes ».
Zones de désescalade
Le déploiement en cours fait suite à la conclusion, le 15 septembre, d’un accord entre l’Iran, la Turquie et la Russie à Astana (la capitale du Kazakhstan) sur la création en Syrie de « quatre zones de désescalade, dont la plus grosse à Idlib ». L’accord prévoyait le déploiement d’observateurs aux franges de la province d’Idlib. Cette région où vivent plus de deux millions de personnes est contrôlée par l’alliance rebelle Hayat Tahrir Al-Cham, une émanation d’Al-Qaida. M. Erdogan avait par la suite précisé que son pays comptait déployer des troupes dans le cadre de cet accord.
Située dans le nord-ouest de la Syrie, la région d’Idlib a été la cible de bombardements intensifs de l’aviation russe à la fin de septembre. Or, pour le gouvernement turc, la poursuite de violences dans cette zone fait craindre un nouvel afflux de réfugiés syriens dans la région voisine du Hatay, en Turquie, alors que le pays héberge déjà plus de 3 millions de réfugiés syriens.
« Si ces bombardements aveugles continuent, Idlib va devenir comme Alep, avec le risque de créer une nouvelle vague de réfugiés », avait déclaré le ministre des affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, le 25 septembre. « Nous ne permettrons pas l’existence d’un sanctuaire terroriste le long de nos frontières avec la Syrie, a également déclaré le président turc samedi. Nous continuerons à prendre d’autres initiatives après l’opération d’Idlib. »

Autres actualités

13 - Décembre - 2018

Vingt ans après, l’assassinat impuni de Norbert Zongo hante toujours le Burkina

Dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, un visage, moustachu et grave, s’affiche sur les murs de la ville. En dessous, la même injonction se répète en un coup de...

13 - Décembre - 2018

En Argentine, une crise anecdotique aux yeux des Vénézuéliens en exil

Une crise ? Quelle crise ? Francisco Paredes et Andres Kuryga échangent un sourire furtif. « Ici, quand tu vas au supermarché, les rayons sont remplis, souligne le premier. Et...

12 - Décembre - 2018

A la COP24, le Brésil s’inquiète du nouveau gouvernement de Bolsonaro

Au pavillon brésilien de la conférence mondiale sur le climat (COP24), qui se tient à Katowice (Pologne) jusqu’au 14 décembre, l’ambiance est...

12 - Décembre - 2018

En RDC, les enfants représentent plus d’un tiers des cas d’Ebola

Les enfants représentent plus d’un tiers des cas d’Ebola dans l’épidémie frappant l’est de la République démocratique du Congo (RDC)...

11 - Décembre - 2018

« Gilets jaunes » : les choix de Macron inquiètent Berlin et Bruxelles

Il n’est pas sûr qu’Emmanuel Macron ait réussi à rassurer les « gilets jaunes ». Il est certain, en revanche, qu’il aura inquiété...