Syrie : Poutine à Berlin pour s’expliquer avec Merkel et Hollande

20 - Octobre - 2016

Syrie : Poutine à Berlin pour s’expliquer avec Merkel et Hollande

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l’a présenté comme « un pur geste de bonne volonté des militaires russes ». L’« arrêt provisoire » des frappes menées par l’aviation russe et par celle du régime de Damas sur les quartiers rebelles de l’est d’Alep en vigueur depuis mardi 18 octobre au soir devrait permettre la mise en œuvre de la « pause humanitaire » prévue pour le surlendemain.

Cette annonce a été faite quelques heures avant « la réunion de travail sur la Syrie » mercredi à Berlin entre Vladimir Poutine, François Hollande et Angela Merkel. Elle doit se tenir juste après leur rencontre sur l’Ukraine – celle-là élargie au président Petro Porochenko – afin de tenter de relancer les accords de paix de Minsk, de février 2015, signés sous un parrainage franco-allemand afin de mettre un terme à la rébellion séparatiste prorusse à l’est du pays. Ce processus est au point mort. Et il est peu probable que la rencontre de Berlin porte à la moindre percée d’autant que pèse l’ombre de la crise syrienne même si, comme on le rappelle aussi bien à Paris et à Berlin qu’à Moscou, « ce sont des dossiers séparés et qui doivent le rester ».

Depuis trois semaines, le ton n’a cessé de monter entre les Occidentaux et la Russie à propos d’Alep, la seconde ville du pays, où les bombardements russo-syriens visent sciemment les populations civiles des quartiers rebelles, les infrastructures essentielles et les hôpitaux. Les Occidentaux, à commencer par Paris, n’hésitent pas à parler de « crimes de guerre ». L’annonce russe joue l’apaisement. Nul pourtant n’est vraiment dupe. « On a déjà vu ce genre d’engagement et de promesses et on a vu qu’ils ont été rompus », a commenté le porte-parole du département d’Etat américain.
Initiatives calibrées

John Kerry a tenté le 15 octobre à Lausanne – et sans résultat jusqu’ici – de relancer les discussions avec Moscou tout en les élargissant aux pays de la région, soutiens de la rébellion anti-Assad comme l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie ou proche du régime comme l’Iran. A Paris, on rappelle que l’on veut « toujours faire passer le même message à Vladimir Poutine sur la Syrie : un cessez-le-feu durable à Alep et un accès de l’aide humanitaire ». A cet égard le « geste de bonne volonté » de Moscou est pour le moins ambigu.

Depuis le début de la crise syrienne et plus encore après son intervention directe il y a un an afin de sauver le régime de Bachar Al-Assad, le Kremlin sait calibrer ses initiatives diplomatiques sur ses objectifs militaires. Le but de l’offensive massive lancée le 22 septembre sur Alep-Est, alors que se tenait l’assemblée générale de l’ONU à New York, est de s’emparer de la totalité de la ville et d’enlever à la rébellion démocratique anti-Assad son dernier véritable bastion urbain.

 

Autres actualités

15 - Décembre - 2017

Au Yémen, la guerre secrète de l’armée américaine contre Al-Qaida

Les Etats-Unis ont multiplié cette année les opérations pour faire reculer l’organisation djihadiste qui avait prospéré dans l’ombre du conflit...

15 - Décembre - 2017

Brexit : l’UE ouvre un nouveau cycle de négociations

La première ministre britannique avait appelé la veille les Vingt-sept à engager « le plus vite possible » des discussions sur leurs futures relations...

14 - Décembre - 2017

Adel Al-Joubeir : « Les Etats-Unis restent un négociateur honnête »

Dans un entretien au « Monde », le ministre saoudien des affaires étrangères dit regretter la décision américaine sur Jérusalem, tout en estimant...

14 - Décembre - 2017

Brexit : le plus dur reste à négocier entre Londres et les capitales européennes

Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE doivent entériner, vendredi, l’accord sur les modalités du divorce finalisé au forceps le 8 décembre. Mais la...

13 - Décembre - 2017

En Alabama, la victoire démocrate est un revers politique majeur pour Trump

Doug Jones a battu l’ultraconservateur Roy Moore : jamais depuis 1992 un démocrate n’avait été élu sénateur dans cet Etat du sud des Etats-Unis....