Taëz, la ligne de front

01 - Août - 2017

La guerre au Yémen (2/5). Après deux ans de combats, l’encerclement de la troisième ville du pays par la rébellion houthiste et ses alliés est en partie rompu.
Des combattants des brigades salafistes d'Abu Al-Abbas sillonent un quartier tenu par Al-Qaida à Taëz, le 24 juin. 
Aux abords de Taëz, le ciel est noir comme un drapeau. Il pleut à verse, les champs débordent, on n’y voit plus rien. Ce n’est pas un jour de guerre ou d’attaque surprise de la rébellion houthiste sur ce segment de route qui mène vers la troisième ville du Yémen, mais, plus simplement, un jour de nuages qui crèvent. La voiture blindée d’Abou Al-Abbas fend le rideau de pluie et tape dans les nids-de-poule. Le gros Toyota Sequoia V8 est supposé donner la mesure de la puissance du chef de faction salafiste de Taëz. Il faut donc aller plus vite que le commun des mortels. Le symbole, par chance, ne finit pas dans le fossé.
Il y a encore quelques mois, cette voie de communication n’existait pas. Hommes et bêtes passaient par des sentiers dans la montagne afin d’arriver jusqu’à la ville encerclée par les forces de la rébellion houthiste et de ses alliés, les éléments de l’armée restés fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh.
Les petits ânes martyrisés étaient alors les meilleurs amis de Taëz l’assiégée. Des vivres, des médicaments arrivaient sur leur dos, par des chemins escarpés, dans les angles aveugles du massif qui enserre la ville. Sur les lignes de crête, comme dans les quartiers en surplomb de l’agglomération tassée dans une cuvette, les houthistes et les brigades rebelles de l’armée étaient installés comme au champ de tir, à peu près comme les artilleurs serbes lors du siège de Sarajevo.
Mais comme dans le cas de Sarajevo, une ville acculée ne se laisse pas si facilement briser. Dans Taëz, des forces se sont liguées contre les envahisseurs. Il a fallu près de deux ans de combats dans la ville, mais à présent l’encerclement est en partie rompu. Les assaillants ont perdu du terrain et sont repoussés peu à peu vers l’Est. Ils ont perdu récemment le palais présidentiel et la citadelle, le château d’Al-Qahira (« Le Caire »), deux endroits parfaits pour tirer sur le reste de la ville. L’assaut de la citadelle a duré des semaines, et ce...

Autres actualités

30 - Décembre - 2016

Espionnage pendant la présidentielle : ce que les Etats-Unis reprochent à Moscou

Expulsion de 35 agents russes du territoire américain, expulsion de 35 diplomates américains en représailles… L’ambiance tourne au vinaigre entre les deux...

30 - Décembre - 2016

Le chantier hors norme de la première ligne à grande vitesse d’Afrique

Le tronçon Tanger-Kenitra est en cours d’achèvement. La « ligne à grande vitesse Maroc » est prévue à la mi-2018 Dans la lumière...

29 - Décembre - 2016

Bernard Cazeneuve sur le front antidjihadiste au Tchad

Le premier ministre est arrivé jeudi à N’Djamena pour une visite aux forces françaises déployées au Sahel et afficher son soutien au président...

29 - Décembre - 2016

Russie : le crash en mer Noire dû à un « fonctionnement anormal » de l’avion

Un responsable de l’armée de l’air affirme qu’« il n’y a pas eu d’explosion » à bord, sans permettre d’exclure totalement...

27 - Décembre - 2016

Retour des djihadistes : l’inquiétude grandit en Tunisie

Le débat s’emballe face à la perspective d’un retour de milliers de djihadistes, dans un pays déjà durement éprouvé par les attentats....