">

Taxation des GAFA : Bruno Le Maire avance dans l’adversité

12 - Juillet - 2019

Davantage taxer les grandes entreprises du numérique dans son pays n’est pas une tâche aisée. « La France est un Etat souverain, elle décide souverainement de ses dispositions fiscales », a asséné, jeudi 11 juillet, Bruno Le Maire, au Sénat, lors de l’adoption définitive de la taxe sur les services numériques, souvent surnommée « taxe GAFA », en référence à Google, Apple, Facebook et Amazon. « Entre alliés, nous pouvons et nous devons régler nos différends autrement que par la menace », a ajouté le ministre de l’économie. Ces sentences étaient une réponse – ferme – aux menaces de rétorsion brandies la veille par l’administration du président américain Donald Trump.
Washington a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête contre la France, suggérant que Paris, « avec cet impôt, cible de manière inéquitable certaines entreprises technologiques américaines ». Les vins ou d’autres produits français pourraient être taxés outre-Atlantique, en réponse au prélèvement français de 3 % du chiffre d’affaires sur les entreprises réalisant plus de 750 millions d’euros dans le monde et 25 millions en France d’activités numériques.

Face au coup de semonce de M. Trump, le gouvernement français a été soutenu par les autres groupes politiques qui ont tous voté le projet de loi. Rare consensus national… « Ce texte représente un symbole important, la réaction américaine le montre. Cela nous invite à mettre en œuvre avec force cette taxe », a déclaré Sophie Taillé-Polian (Val-de-Marne) du groupe socialiste et républicain. « Nul doute que la France sera une fois encore une voix d’accélération de l’adoption d’une solution internationale, quelles que soient les menaces de Donald Trump », a ajouté Sylvie Vermeillet (Jura) du groupe Union centriste.
Des entreprises françaises victimes collatérales
Toutefois, l’adversité est forte. Comme souvent, Google, Facebook ou Apple n’ont pas souhaité réagir, mais les syndicats professionnels dont ils sont membres ont mis la pression. « En voulant surtaxer unilatéralement des acteurs américains, Bruno Le Maire a déclenché une guerre commerciale qui pénalise la tech française aujourd’hui et pénalisera demain de nombreux secteurs qui font la réussite de l’économie française dont le vin, l’automobile, et le luxe », a déclaré Giuseppe de Martino, président de l’Association des services Internet communautaires. « Cette taxe dit aux start-up et aux investisseurs d’emmener leur innovation et leur entreprise ailleurs qu’en France », a ajouté Christian Borggreen, de la branche européenne de la Computer & Communications Industry Association.

Autres actualités

08 - Juin - 2018

Le président afghan proclame un cessez-le-feu temporaire face aux talibans

Les talibans, qui seraient divisés, ont réservé, pour le moment, leur réponse à Ashraf Ghani.   Signe d’une cause perdue ou amorce...

08 - Juin - 2018

L’Autriche et le Danemark veulent ouvrir des camps d’expulsés aux portes de l’UE

Selon le premier ministre danois, Copenhague est en discussion avec Vienne et « d’autres pays » de l’Union pour la mise en place d’un « nouveau régime...

07 - Juin - 2018

Au sommet du G7, Trump seul contre tous

Commerce, Iran, climat : les sujets de discorde s’accumulent au sein du club des puissances occidentales.   Jamais un G7 ne s’est annoncé aussi tendu, sur fond de...

07 - Juin - 2018

Brexit : querelle ouverte au sommet de l’exécutif britannique

David Davis, ministre chargé du Brexit, redoute de voir la première ministre Theresa May renoncer à sortir de l’union douanière.   Alors que Theresa...

06 - Juin - 2018

Avant le sommet avec Donald Trump, Kim Jong-un purge son armée

Le dirigeant nord-coréen choisit des personnalités fidèles en vue d’éventuels compromis. Le dirigeant Kim Jong-un a procédé à un...