« Taylor Swift s’est lancée dans un combat anti-Trump avec une stratégie digne de Machiavel »

12 - Octobre - 2018

L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016 l’a montré, la voix politique des artistes porte peu. Elle est même contre-productive. Tout Hollywood était contre lui ; le candidat honni s’en est délecté, il a moqué une Amérique des nantis, et il habite aujourd’hui à la Maison Blanche.
Ce scénario stérile se profile à nouveau avant les élections de mi-mandat du 6 novembre. Mais voilà que surgit Taylor Swift ; la chanteuse pop s’est lancée, dimanche 7 octobre, dans un combat anti-Trump avec une stratégie digne de Machiavel ou de Clausewitz. Elle ne vise pas le chef, mais les troupes. Elle n’attaque pas frontalement, mais de biais. Et c’est inédit. Tout comme son profil.b

Déjà, on écoute Taylor Swift parce qu’elle a du coffre et des fantassins. A 28 ans, elle est au sommet de la pop américaine avec quarante millions de disques vendus. Le 9 octobre, elle a glané vingt-trois récompenses lors des American Music Awards – record de Whitney Houston battu. Elle affiche aussi 112 millions de suiveurs sur Instagram (le double de Donald Trump sur Twitter). Une belle force, qui n’est toutefois pas suffisante. D’autres stars de la pop, comme Rihanna ou Beyoncé, ont défié le président sans l’ébranler.
Chaque mot est pesé
Taylor Swift surprend surtout par son approche. Elle a posté un long message sur Instagram, calme, argumenté, malin. Chaque mot est pesé. Contrairement à une flopée de stars qui, avant l’élection présidentielle, ont traité Trump de brute, d’immonde, de porc ou de psychopathe, Taylor Swift, elle, ne l’insulte pas. Mieux, elle ne le cite pas. Elle ne convoque pas l’emphase ni l’indignation. Elle ne dit pas que voter contre Donald Trump va de soi – ça ne va pas de soi. Elle ne fait pas la leçon aux pauvres blancs depuis sa bulle privilégiée. Elle ne les fait pas culpabiliser. Elle ne se présente pas en musicienne, mais en habitante du Tennessee ; le portrait qui accompagne son...

Autres actualités

10 - Avril - 2020

Lars Tragardh : « La Suède lutte contre la pandémie due au coronavirus à travers la “liberté sous responsabilité” »

L’historien suédois Lars Tragardh a vécu une quarantaine d’années aux Etats-Unis, où il a enseigné à l’université Columbia,...

10 - Avril - 2020

Irak : Mustafa Al-Kadhimi, homme de consensus, chargé de former un gouvernement

L’Irak s’est-il trouvé un premier ministre en la personne de Mustafa Al-Kadhimi ? A 53 ans, le chef du renseignement est le troisième candidat à tenter de former...

09 - Avril - 2020

Coronavirus : aux Etats-Unis, les Asiatiques, victimes de discrimination, contre-attaquent

Le chroniqueur Jeff Yang faisait la queue pour entrer dans un magasin de son quartier de Los Angeles le 23 mars quand il a été pris à partie par une cliente qui finissait ses...

09 - Avril - 2020

Coronavirus : aux Etats-Unis, le lourd tribut des Afro-Américains

Les chiffres sont encore partiels, mais ils ne laissent guère de place au doute. Partout aux Etats-Unis où elle est connue, la proportion des Afro-Américains emportés...

08 - Avril - 2020

Coronavirus : une « enquête disciplinaire » ouverte contre un opposant à Xi Jinping

La nouvelle est tombée, mardi 7 avril, quelques heures avant le déconfinement de Wuhan : Ren Zhiqiang, l’un des derniers membres de l’élite chinoise à oser...