Tchad : Deby prête serment dans un pays sous haute tension

09 - Août - 2016

Tchad : Deby prête serment dans un pays sous haute tension

Le président tchadien Idriss Deby Itno, incontournable dans la lutte contre les jihadistes en Afrique, a prêté serment, hier, pour un cinquième mandat, dans un climat tendu après la mort, dimanche, d'un manifestant à N'Djamena lors d'une marche d'opposants qui contestaient sa réélection.

« Je suis le président de tous les Tchadiens », a déclaré M. Deby, 64 ans, au pouvoir depuis 1990, dans son discours d'investiture pour un nouveau mandat de cinq ans devant 14 chefs d'Etat africains, le Premier ministre du Sénégal (Ndlr) et le ministre français de la Défense.

Boubou d'un blanc éclatant et coiffe assortie, s'appuyant sur une canne, l'ancien militaire a promis « une lutte implacable contre le terrorisme partout où il menace nos intérêts et notre sécurité », après avoir été officiellement proclamé vainqueur de l'élection du 10 avril dès le 1er tour avec 59,92 % des voix.

Parmi les invités dans l'auditorium d'un grand hôtel de N'Djamena figurent les alliés du Tchad contre les groupes jihadistes au Nigeria (Boko Haram) et dans le Sahel : Muhammadu Buhari (Nigeria), Mahamadou Issoufou (Niger), Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Roch Marc Christian Kaboré (Burkina Faso) et Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie).

Leur homologue français, François Hollande, avait envoyé comme représentant son ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. L'ex-puissance coloniale considère le Tchad et son armée comme son meilleur allié dans la région depuis ses interventions au Mali, en 2013, puis en Centrafrique. La capitale N'Djamena est aussi le Qg de l'opération militaire française Barkhane au Sahel.

Le chef de file de l'opposition, Saleh Kebzabo, officiellement second du scrutin d'avril, avec 12,77 % des voix, s'est déclaré, hier, « déçu » par la présence de M. Le Drian. M. Kebzabo et l'opposition demandent en vain à la France et la communauté internationale de reconnaître « la nature dictatoriale » du régime de M. Deby.
Dimanche, un jeune Tchadien a été tué par balle alors qu'il manifestait à N'Djamena à l'appel de l'opposition, un rassemblement interdit pour des raisons de sécurité. Quatre personnes auraient aussi été blessées.

Autres actualités

06 - Avril - 2019

En Algérie, sans Bouteflika, les manifestants réclament le départ de ceux « qui ont mangé le pays »

« Le pays, c’est le nôtre, on fait ce qu’on veut. » Sur la place Maurice-Audin engorgée, la foule est bloquée. Une femme soulève son enfant de...

05 - Avril - 2019

Rwanda : la bataille des archives entre historiens et militaires français

C’est l’histoire d’une double trahison et, peut-être, d’un rendez-vous manqué avec l’histoire. Tout commence il y a un an, lorsque, après la...

05 - Avril - 2019

Afrique du Sud : 50 ans après, des pendus de l’apartheid reposent enfin en paix

Pulane Koboekae, 66 ans, regarde fixement les sept cordes de pendus placées au-dessus de la trappe de la prison centrale de Pretoria : son frère Richard Motsoahae, 23 ans, a...

04 - Avril - 2019

Le patron de l’ONU en Libye pour « soutenir le processus politique »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu mercredi 3 avril dans la capitale libyenne pour sa première visite dans ce pays depuis sa...

04 - Avril - 2019

Abdelaziz Bouteflika : des amis, une fratrie et des relents de corruption

A son arrivée à la tête de l’Etat, en 1999, Abdelaziz Bouteflika a une connaissance très limitée du personnel du système algérien, dont il a...