Téhéran sous le choc d’une double attaque djihadiste

08 - Juin - 2017

Téhéran sous le choc d’une double attaque djihadiste

Pour la première fois, l’EI a revendiqué des attentats en Iran, visant des cibles hautement symboliques : le Parlement et le mausolée de l’ayatollah Khomeyni.

Jusqu’au mercredi 7 mai, Téhéran était restée l’une des rares capitales du Moyen-Orient épargnée par le terrorisme. Ce sentiment de sécurité, fragile, a volé en éclats lorsque deux attaques quasi simultanées, les premières revendiquées par l’organisation Etat islamique (l’EI) en Iran, ont visé le Parlement, au centre-ville, et le mausolée du fondateur de la République islamique, l’ayatollah Khomeyni, dans la banlieue sud. Treize personnes ont été tuées et au moins 46 blessées, selon un bilan de l’agence officielle ISNA. Les cinq assaillants ont été abattus. Cinq personnes liées à cette cellule auraient été arrêtées.
Ces derniers mois, l’EI avait multiplié les menaces contre la République islamique, majoritairement chiite. Le groupe djihadiste sunnite considère les chiites comme des apostats. Il lutte par ailleurs en Irak et en Syrie contre des gouvernements alliés à l’Iran, et soutenus militairement par lui.
Mercredi 7 juin, vers 10 h 30, alors que le Parlement était en session publique, trois assaillants déguisés en femme se sont glissés dans une petite foule de manifestants réunie devant le bâtiment pour demander aux députés de se pencher sur une affaire d’escroquerie. Face au poste de contrôle de l’entrée réservée aux visiteurs, les terroristes ont ouvert le feu sur des gardes, touchant également plusieurs visiteurs, dont deux femmes. L’un d’eux y a fait exploser sa ceinture explosive.
Le métro déserté
Les deux autres se sont réfugiés dans les étages supérieurs, dans les bureaux des députés, avant d’être neutralisés, vers 15 heures, par les forces de sécurité. Une vidéo, publiée par l’agence de propagande de l’EI, Aamaq, et attribuée à l’un des assaillants, les montre passant d’un bureau à un autre et s’exprimant en arabe, alors qu’un blessé gémit à terre. Les députés ont poursuivi un temps au moins leur session durant l’attaque, dans l’hémicycle central.
L’assaut contre le mausolée de l’ayatollah Khomeyni a été bref.

Autres actualités

21 - Décembre - 2016

L’Etat islamique revendique l’attaque du marché de Noël

La police a relâché le principal suspect, faute de preuves, alors que l’auteur des faits est en fuite, probablement armé. Trente-six heures après...

21 - Décembre - 2016

Joseph Kabila, roi du silence et du Congo-Kinshasa

Catapulté en 2001 à la tête de la République démocratique du Congo à l’âge de 29 ans, le président a su consolider son pouvoir, quitte,...

20 - Décembre - 2016

Boko Haram : Abubakar Shekau a-t-il été capturé ?

Des informations faisant état de l’arrestation du leader de l’une des versions de Boko Haram commencent à se répandre comme une trainée de poudre. Mais...

20 - Décembre - 2016

Pourquoi l’assassinat de l’ambassadeur russe n’est pas comparable à celui de François-Ferdinand

Cet attentat pourrait, à court terme du moins, renforcer la coopération entre Ankara et Moscou, et ne risque donc pas d’enclencher un engrenage vers une guerre mondiale ni...

17 - Décembre - 2016

A Alep, des milliers de personnes attendent toujours d’être évacuées

Au lendemain de la suspension des opérations d’évacuation par le régime syrien, il resterait environ 40 000 civils dans la partie rebelle de la ville selon l’ONU....