« Tel qu’il est, l’Iran est aussi notre création »
ohn Bolton, le conseiller de Donald Trump pour la sécurité, disait récemment que la République islamique d’Iran n’atteindrait pas les 40 ans. Elle y est et célèbre ces jours-ci cet anniversaire – même si c’est dans la peine et sur la défensive. L’avenir du régime issu de la révolution de 1979 n’a pas les couleurs d’une rose d’Ispahan, mais, quoi qu’en pense Bolton, ne paraît pas non plus menacé.
Née du renversement du chah Mohammad Reza Pahlavi – cette monarchie précaire s’effondre dans les journées des 9, 10 et 11 février 1979 –, la République islamique a déjà vécu nombre d’épreuves. Elle a connu la guerre et d’éternelles dissensions intérieures. Elle a écrasé ses opposants et continue, à intervalles réguliers, à être défiée dans la rue. Le mécontentement populaire n’est jamais loin. Elle a traversé embargos économiques et boycottages diplomatiques. Mais elle est toujours là. L’Iran de 2019 compte 82 millions d’habitants : plus de la moitié d’entre eux n’ont connu que la République islamique.
Missiles et milices
Elle a changé le pays et la face du Moyen-Orient. Dans une bataille où se mêlent nationalisme, volonté de puissance et querelle théologique, elle dispute à l’Arabie saoudite le droit à la prépondérance régionale. Elle n’entend renoncer ni à ses missiles balistiques ni à financer les milices armées qui assurent ses positions de force dans le monde arabe – en Irak, en Syrie, au Liban, notamment. Missiles et milices : la recette du pouvoir iranien à l’extérieur.