Trump dans le piège afghan

26 - Août - 2017

Le revirement du président américain, qui a annoncé vouloir poursuivre l’intervention militaire sur le sol afghan, risque d’entraîner son pays dans une guerre sans fin, alors que la lutte anti-djihadiste est à l’opposé d’un conflit conventionnel.
Donald Trump lors de la présentation de son plan d’action en Afghanistan, à Fort Myer (Virginie), le 21 août 2017.

Qu’il est difficile de reconnaître, lorsqu’on envoie des hommes au combat et à la mort depuis si longtemps, qu’une guerre ne s’achève pas toujours par une victoire. Reconnaître qu’une guerre peut être un piège. Un conflit qui s’entretient lui-même. Un cercle vicieux. Qu’une guerre est vaine. Inutile.

Donald Trump est, après Barack Obama, le second président américain élu notamment sur une promesse d’arrêter les interventions armées – les opérations visant spécifiquement les djihadistes qui menacent les Etats-Unis mises à part – et de ramener les boys à la maison. Il vient pourtant d’ordonner la poursuite de l’effort de guerre contre les talibans en Afghanistan.
Le plan Trump, présenté le 21 août à Fort Myer (Virginie), est flou, officiellement pour ne pas donner d’indications tactiques à l’ennemi, et parfois contradictoire. Le principal est qu’il autorise ses généraux à envoyer, à la recherche d’une « victoire » non définie, des milliers de soldats renforcer le contingent actuel de 8 400 hommes (soutenus par trois fois plus de mercenaires de sociétés privées) afin de poursuivre deux missions : l’entraînement de l’armée afghane et le contre-terrorisme. Ce plan est la continuation d’un engagement que des stratèges américains ont eux-mêmes baptisé une « guerre sans fin », désormais la plus longue – seize ans – de l’histoire des Etats-Unis.

La stratégie ressemble, avec moins de soldats et sans calendrier, à celle de M. Obama. Le président démocrate aussi était hostile à une intervention prolongée en Afghanistan. Lui aussi avait promis une pression diplomatique accrue sur le Pakistan, où les talibans ont leur sanctuaire. Lui aussi s’était finalement laissé convaincre par ses généraux qu’une stratégie de sortie du champ de bataille passait par un renforcement militaire permettant d’affaiblir l’ennemi et de l’amener, à défaut de capitulation, à une table de négociations.

Autres actualités

28 - Novembre - 2016

Primaire à droite: François Fillon champion de la droite

François Fillon est devenu le champion de la droite ce dimanche soir, et va la représenter à la présidentielle 2017. Au second tour de la primaire à droite, il...

28 - Novembre - 2016

Fidel Castro et Che Guevara, deux visions pour une même révolution

Les deux hommes s’étaient rencontrés au Mexique en 1955 et s’étaient immédiatement liés d’amitié, partageant idées marxistes et...

26 - Novembre - 2016

L’Afrique, grande absente de la primaire de la droite

Lors du débat du second tour de la primaire de la droite, François Fillon et Alain Juppé n’ont jamais évoqué les relations de la France avec le...

26 - Novembre - 2016

Pourquoi le « New York Times » a publié l’intégralité de son interview de Donald Trump

Journalistes, éditorialistes et responsables du journal ont échangé pendant plus d’une heure avec Donald Trump cette semaine. Fait inédit, ils ont publié...

26 - Novembre - 2016

Fidel Castro, l’intransigeant père de la révolution cubaine, meurt à 90 ans

Entré au « Monde » en 1952, Marcel Niedergang (1922-2001) a été grand reporter en Amérique latine. Ce texte, écrit peu avant sa mort et mis à...