« Trump pousse aussi loin que possible les limites de la pratique démocratique »

17 - Mai - 2017

« Trump pousse aussi loin que possible les limites de la pratique démocratique »

Professeure de sciences politiques à l’université Columbia, Sheri Berman analyse les décisions et déclarations de Donald Trump depuis le renvoi de James Comey

Sheri Berman est professeure de sciences politiques au Barnard College, à l’université Columbia, à New York. Cette spécialiste de l’histoire des démocraties et des dictatures en Europe analyse les décisions et déclarations de Donald Trump depuis sa récente décision de limoger James Comey, le directeur du FBI, dont les services mènent une enquête sur la nature des liens présumés entre l’entourage du président républicain et la Russie durant la campagne et depuis son investiture.
En quoi le limogeage du directeur du FBI par le président des Etats-Unis peut-il violer les règles démocratiques ?
Techniquement, le président des Etats-Unis a le droit de limoger le directeur du FBI. Mais la norme démocratique veut que l’on ne fasse pas ce genre de choses, à moins d’avoir une raison sérieuse. La seule fois où un directeur du FBI a été remercié, c’était sous l’administration Clinton et il s’agissait de raisons éthiques. Donc, cela reste une pratique tout à fait inhabituelle. Quant à dire qu’elle viole l’Etat de droit, tout dépend de l’interprétation que l’on donne aux raisons qui ont été avancées pour expliquer cette décision. Les républicains ont défendu l’idée que M. Comey avait été limogé pour son incompétence et en raison d’une perte de confiance au sein du FBI. Les démocrates y ont vu une tout autre histoire, liée à l’enquête en cours sur les liens de l’administration Trump avec la Russie et un supposé manque de loyauté de M. Comey envers le président. Or M. Trump, en personne, a semblé expliquer que sa décision avait quelque chose à voir avec « l’affaire russe », même s’il a précisé qu’il n’était pas lui-même au cœur de l’enquête. Mais s’il a pris cette décision ne serait-ce que pour protéger les personnes de son entourage, comme le général Flynn, alors là oui, cela excède le pouvoir et les normes liés à sa fonction. Le problème, c’est que, pour l’instant, l’enquête n’est pas assez avancée pour savoir exactement.

Autres actualités

26 - Décembre - 2017

Pérou : l’ancien président Alberto Fujimori demande « pardon »

L’ancien homme fort du pays, qui avait été condamné à vingt-cinq ans de prison pour corruption et crime contre l’humanité, a...

22 - Décembre - 2017

Le triple échec de Mariano Rajoy en Catalogne

Le succès des indépendantistes aux élections marque la défaite de la stratégie du Parti populaire, qui subit une déroute. En convoquant des...

22 - Décembre - 2017

Isolés sur Jérusalem à l’ONU, les Etats-Unis sauvent la face

A une large majorité, l’ONU a condamné, jeudi, la décision du président américain de reconnaître Jérusalem comme capitale...

21 - Décembre - 2017

Les FARC célèbrent leur premier Noël de paix

Les ex-guérilleros, qui ont déposé les armes cette année, attendent les investissements promis par Bogota. Les habitants de La Montañita (Colombie) arborent...

21 - Décembre - 2017

Un émissaire du chef religieux tibétain en exil a renoué le contact avec Pékin. La visite en Chine du professeur Samdhong Rinpoché, ex-chef du Parlement...