« Trump, qui n’aime pas l’accord négocié avec Téhéran sur le nucléaire iranien, va adorer les tractations avec Kim Jong-un »

15 - Mars - 2018

Dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », s’interroge sur le sens que le président américain et le dirigeant nord-coréen mettent derrière le terme de « dénucléarisation ».

Chronique. Vous avez dit : « dénucléarisation » ? Toute la question est de savoir si l’expression a le même sens sur les rives du Taedong et au bord du Potomac ? A-t-on le même dictionnaire anglais-coréen à Pyongyang et à Washington ?
Donald Trump, qui n’aime pas du tout l’accord négocié avec Téhéran sur le nucléaire iranien, va adorer les tractations à venir avec la Corée du Nord. Il a ridiculisé son prédécesseur Barack Obama pour s’être fait « rouler » par la République islamique. On attend de voir ce que « le plus grand négociateur de tous les temps », comme il se présente volontiers, va réussir avec la République populaire démocratique de Corée – qui n’est pas un client plus facile que la théocratie iranienne.
Désescalade verbale
Mais trêve de mégotage. L’annonce d’une prochaine rencontre entre le président américain et son homologue nord-coréen, Kim Jong-un, est sans doute une bonne nouvelle. Ils veulent parler. Il y a quelques semaines encore, ils échangeaient des invectives. Ils vantaient les qualités de leur arsenal nucléaire respectif. La Maison Blanche s’interrogeait sur la pertinence d’une frappe préventive, conventionnelle, sur la Corée du Nord, histoire de donner une leçon à Kim. On était sur le chemin d’un conflit, potentiellement dévastateur pour la région. On est en phase de désescalade verbale.

Le mérite en revient d’abord au président sud-coréen. Moon Jae-in s’est servi du tremplin des Jeux olympiques d’hiver pour réchauffer l’atmosphère sur la péninsule coréenne. Il a su amadouer et flatter son voisin du Nord, avec un objectif : amener Américains et Nord-Coréens à reprendre une forme de dialogue. Mais, si le président Kim s’y est résolu, Trump y est peut-être aussi pour quelque chose.
Jusqu’à présent, Kim, lui, n’a publiquement rien dit ni n’a adressé de lettre écrite au président Trump.
La manière du nouveau président américain, où la violence verbale le dispute à l’imprévisibilité,...

Autres actualités

26 - Avril - 2018

Mohammad-Reza Djalili : « L’Iran sera contraint de se rapprocher davantage de la Chine et de la Russie »

Si Téhéran rejette toute alternative à l’accord sur le programme nucléaire, il n’exclut pas une négociation sur sa politique régionale,...

26 - Avril - 2018

La guerre sans fin du Haut-Karabakh

Autoproclamé indépendant à la chute de l’Union soviétique, en 1991, cette province arménienne rattachée à l’Azerbaïdjan est au...

25 - Avril - 2018

A Washington, un dîner d’Etat à l’ambiance solennelle entre Macron et Trump

Les deux couples ont dîné ensemble en présence de nombreux ministres français et américains et de plusieurs personnalités, dont l’astronaute Thomas...

25 - Avril - 2018

L’ONU en quête d’un compromis « juste et durable » au Sahara occidental

Alors que le mandat de la Minurso doit être renouvelé pour un an, le Conseil de sécurité appelle le Maroc et le Front Polisario à des « négociations...

24 - Avril - 2018

La chute de Serge Sarkissian, en Arménie, est un mauvais signal pour Vladimir Poutine

Le dirigeant arménien a souvent été accusé de plagier le Kremlin, en transférant les pouvoirs de la présidence au poste de premier ministre. Ce...