« Trump veut amener le Pakistan à cesser d’appuyer les talibans d’Afghanistan »

01 - Février - 2018

Le président américain a tweeté en janvier ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait osé dire : la guerre d’Afghanistan ne prendra fin que lorsque les Pakistanais cesseront de l’entretenir, relève, dans sa chronique, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».
Manifestation contre Donald Trump, à Peshawar (Pakistan), le 5 janvier.
Chronique. Dans cette affaire, Donald Trump a raison. Le président américain a tweeté en janvier ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait osé dire. La guerre d’Afghanistan ne prendra fin que lorsque les Pakistanais cesseront de l’entretenir. Le Pakistan est un « allié » de l’Amérique ? Tant pis. Trumpissime, Trump envoie promener les convenances diplomatiques.
Cette guerre dure depuis seize ans. Elle est la plus longue que les Etats-Unis aient jamais menée. Jésuites, les militaires américains disent : en Afghanistan, nous ne perdons pas, mais nous ne gagnons pas non plus. L’actualité est plus cruelle. A intervalles réguliers, elle renvoie le Pentagone à ce qu’il faut bien appeler un échec.

Du 20 au 29 janvier, quatre attaques des talibans – ces insurgés afghans qui mènent le combat contre le gouvernement de Kaboul – ont tué plus de 150 personnes et en ont blessé des centaines d’autres – pour la plupart des civils. Cette série d’attentats a semé la désolation au cœur même de la capitale. Pour les neuf premiers mois de 2017, l’ONU a recensé la mort de 2 640 civils afghans, dont 700 enfants, tous, ou presque, tués par les talibans.
Un renfort va-t-il changer les choses ?
« Pourquoi sommes-nous – toujours – en Afghanistan ? », demande la presse américaine. La réponse officielle ne varie pas : pour empêcher Al-Qaida d’y revenir ; pour consolider le gouvernement central ; pour être en position de force dans une éventuelle négociation avec les talibans. Résultat ? Les groupes djihadistes sont de retour, les talibans plus actifs que jamais, et le gouvernement afghan est miné par la corruption et les rivalités ethniques.
A contre-cœur, Trump n’en a pas moins renouvelé le mandat de l’armée américaine. En juin 2017, il a accepté la demande du secrétaire à la défense, James Mattis, d’ajouter quelque 4 000 soldats au contingent des 9 000 Américains restés en Afghanistan – essentiellement pour entraîner...

Autres actualités

29 - Décembre - 2018

Egypte : après une attaque contre des touristes, les autorités annoncent avoir abattu « 40 terroristes »

Répondre au défi du terrorisme par des annonces musclées, c’est le choix que semblent faire les autorités égyptiennes. Au lendemain d’une attaque...

28 - Décembre - 2018

A Bogota, le « contre-monument » hommage aux victimes des guérillas colombiennes

Des murs blancs et nus de 8 mètres de haut, des baies vitrées qui donnent sur des ruines et des fougères, le silence, un sol d’acier. Fragmentos (« fragments...

28 - Décembre - 2018

L’Indonésie redoute un nouveau tsunami

Moins d’une semaine après le tsunami qui a fait, selon un dernier bilan, plus 430 morts et près de 1 500 blessés, les autorités indonésiennes ont...

27 - Décembre - 2018

Indonésie : quelques jours après le tsunami, l’activité du volcan Anak Krakatoa inquiète

Cinq jours après le tsunami qui a fait 430 morts, 1 495 blessés et 159 disparus sur les îles de Sumatra et Java, l’Indonésie surveille de près le volcan...

27 - Décembre - 2018

Les leçons de civisme de Dan Crenshaw, républicain indépendant

S’aventurer en territoire hostile relève du quotidien pour un membre des forces spéciales. Dan Crenshaw a beau avoir quitté les unités d’élite de...