">

Turquie : « Y aura-t-il une Angela Merkel pour les frères Altan ? »

19 - Février - 2018

Dans une tribune au « Monde », l’historien turc Levent Yilmaz dénonce la condamnation à la prison à perpétuité par un tribunal turc des deux fils du romancier Çetin Altan, vendredi 16 février, et appelle l’Union européenne à se ressaisir.
Le 2 février 2009, s’est déroulée une cérémonie à l’église Sainte Irène, la plus ancienne église d’Istanbul, désacralisée et désormais dévouée aux concerts, cérémonies et expositions. Sur la scène, le premier ministre turc de l’époque, Recep Tayyip Erdogan. Il était là pour décerner le grand prix pour les arts et la culture du ministère de la culture. Son discours débuta par ces paroles : « Il n’était nullement facile d’accepter les différences et la diversité en Turquie ; les préjugés rigides et les attitudes intolérantes avaient clôturé la pensée et son expression ; la Turquie en était victime. »
En 1968, au beau milieu du Parlement, Çetin Altan, député socialiste, avait été lynché

Le lauréat du grand prix était le grand romancier Çetin Altan. Un geste symbolique de la part de la République, car Çetin Altan, né en 1927, était un journaliste et romancier socialiste très influent. Il fut parmi les quinze premiers députés socialistes du Parlement entre 1965 et 1969. En 1968, au beau milieu du Parlement, il avait été lynché et avait failli perdre son œil. A l’époque du coup d’Etat de 1971, il avait été arrêté, condamné et avait passé deux ans de sa vie en prison. Ce fut le cas de nombreux autres écrivains de la Turquie moderne, à commencer par Nazim Hikmet et Yaşar Kemal. Lui rendre un hommage en lui décernant le Grand Prix, était une sorte de demande de pardon de l’Etat aux opposants, même les plus farouches.

Erdogan poursuivit : « Ce genre de cérémonie offre la possibilité d’une autocritique. La vie de Çetin Altan a été traversée par des tempêtes, des ouragans. Il a mis en avant une critique souriante mais féroce, enrobée d’intelligence, de la culture. Nous ne pouvons pas progresser sans la raison critique. Il faut qu’on apprenne à tolérer la critique ; nous ne pouvons pas réaliser notre pari de civilisation sans la liberté d’expression, sans la pensée, l’écriture et la liberté de parole.

Autres actualités

22 - Mai - 2019

« L’investissement de la Chine en Afrique du Nord et au Moyen-Orient est devenu spectaculaire »

l faut se pencher avec minutie sur le détail des investissements chinois à l’étranger pour tenter de comprendre où va le vent. Alors que la Chine s’englue...

21 - Mai - 2019

Irlande : après le Brexit, « nous allons être le seul pays anglophone d’Europe »

Helen Mc Entee, 32 ans, est membre du Fine Gael, parti de centre droit irlandais. Elle a été nommée en juin 2017 ministre des affaires européennes dans le gouvernement...

21 - Mai - 2019

La République démocratique du Congo a enfin un premier ministre

Quatre mois après son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi a nommé, lundi 20 mai, son premier ministre à la suite d’âpres...

20 - Mai - 2019

Le Rassemblement national tente de balayer les soupçons d’ingérence russe

Une affaire autrichienne à régler en Autriche, et qui n’a surtout rien à voir avec la France. Ni avec le Rassemblement national. Encore moins avec Marine Le Pen. Samedi...

20 - Mai - 2019

Investiture de Volodymyr Zelensky en Ukraine : « Il est sincère dans sa volonté de faire bouger les choses »

Le nouveau chef de l’Etat ukrainien, l’acteur et humoriste Volodymyr Zelensky, doit être investi dans ses fonctions présidentielles le 20 mai après avoir largement...