UE-Chine : le bon virage de Paris
Il y a multilatéralisme et multilatéralisme. On peut, suivant que l’on est chinois ou européen, avoir le même objectif tout en empruntant des voies différentes pour y parvenir.
C’est sans doute ce que se sont dit en leur for intérieur les quatre dirigeants assis côte à côte à l’Elysée, mardi 26 mars, lorsque le moment est venu de professer leur foi à l’unisson dans le multilatéralisme : le président chinois, Xi Jinping, et ses trois interlocuteurs européens, le président de la Commission de l’UE, Jean-Claude Juncker, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président français, Emmanuel Macron, ont fait ce qui était attendu d’eux, sans pour autant parvenir à lever tous les soupçons.
Ce que l’on attendait d’eux, c’est une réaffirmation de la volonté de maintenir l’ordre mondial dans le cadre de la coopération, face à l’unilatéralisme américain. Dans les mots, au moins, cela a été fait. La déclaration commune franco-chinoise en 37 points signée par les deux présidents à l’issue de la visite de M. Xi se lit comme un manifeste anti-Trump, du changement climatique jusqu’à l’accord sur le nucléaire iranien.