Un accord de coalition enfin trouvé en Allemagne

07 - Février - 2018

Les sociaux-démocrates devraient obtenir le portefeuille des finances, clé pour la réforme de la zone euro. Les adhérents du SPD doivent encore l’approuver.

La chancelière allemande Angela Merkel, mardi 6 février au siège de la CDU, à Berlin. Gregor Fischer / AP
Une étape décisive a été franchie dans le processus qui doit déboucher sur la formation d’un nouveau gouvernement en Allemagne. Plus de quatre mois après les élections législatives du 24 septembre 2017, les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) ont mis un point final, mercredi 7 février, au « contrat de coalition » qui détaille la politique qu’ils entendent mener ensemble dans les quatre prochaines années. Ils se sont aussi mis d’accord sur la répartition des portefeuilles ministériels. Selon plusieurs médias, le SPD, partenaire dit « junior » de la future coalition (il a obtenu 20,5 % des voix aux législatives, contre 33 % pour la CDU-CSU) aurait ainsi fini par obtenir trois ministères-clés, mercredi matin, après plus de 20 heures de discussions ininterrompues : les finances, les affaires étrangères ainsi que le travail et les affaires sociales.
Si c’est confirmé, ce serait une victoire pour Martin Schulz, le chef de file des sociaux-démocrates : dans la « grande coalition » sortante, les finances étaient aux mains de Wolfgang Schäuble (CDU), dont l’ancien président du Parlement européen avait fait sa bête noire pendant sa campagne électorale, il y a quelques mois.

Pour que ce contrat de coalition débouche sur la nomination d’un gouvernement, une condition reste à remplir : que les adhérents du SPD donnent leur feu vert. Telle est en effet la question qui va tenir l’Allemagne en haleine dans les prochaines semaines : que va décider la base du parti ? Participer, pour la troisième fois depuis 2005, à une « grande coalition » emmenée par la chancelière conservatrice Angela Merkel ? Ou faire, au contraire, le choix de l’opposition, mais au risque de provoquer de nouvelles élections ? Nul ne le sait.
La première raison tient à ce qui s’est passé le 21 janvier. Ce jour-là, les 600 délégués du SPD, réunis en congrès à Bonn (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), n’ont été que 56 % à estimer que le pré-accord qui venait d’être scellé avec les conservateurs était suffisamment acceptable pour que les négociations se poursuivent. Par ailleurs, il n’a échappé à personne que le plaidoyer de M. Schulz en faveur d’une grande coalition avait été beaucoup moins applaudi que la philippique de Kevin Kühnert, le leader des « Jusos » (jeunes socialistes), contre une telle alliance.
« Adhérez et dites non ! »
La seconde raison qui rend les pronostics hasardeux tient au corps électoral. Afin de pouvoir voter pour ou contre la participation au gouvernement, il fallait avoir adhéré au SPD avant mardi 5 février à 18 heures. Peu après l’échéance, la direction du parti a annoncé que celui-ci comptait désormais 463 723 membres. Or, parmi eux, 24 339 ont pris leur carte après le 1er janvier. Dans la mesure où les Jusos font campagne depuis quelques semaines sur le thème « Adhérez et dites non ! », les partisans d’une « grande coalition » craignent que ces nouveaux membres, qui représentent tout de même 5 % du total des adhérents, fassent pencher la balance du côté de leurs détracteurs.

Autres actualités

31 - Juillet - 2019

Les services secrets français priés de modérer leurs critiques sur l’Iran

Si les services de renseignement occupent aujourd’hui une place centrale dans les affaires du monde, ils doivent, parfois, taire leurs exigences face au pouvoir politique. Ce fut ainsi le...

31 - Juillet - 2019

Au Nigeria, le bilan d’une attaque de Boko Haram dans le nord-est grimpe à 65 morts

Une attaque du groupe djihadiste nigérian Boko Haram, samedi, contre des participants à une cérémonie de funérailles, dans le nord-est du Nigeria, a fait 65...

30 - Juillet - 2019

Xi Jinping, le pouvoir et l’ambition

« Empereur rouge », « nouveau timonier » : les expressions par lesquelles la presse occidentale désigne le président chinois, Xi Jinping, auquel nous...

30 - Juillet - 2019

Côte d’Ivoire : rapprochement entre les ex-présidents Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié

Le ton est tout aussi courtois dans la délégation de M. Konan Bédié (1993-1999), partie la veille de Paris, où l’on signale, pour renforcer...

27 - Juillet - 2019

Le Maroc, pilier de la politique française au Maghreb

C'est la vitrine d’un axe Paris-Rabat, qui est tout autant politique qu’économique. Inauguré en grande pompe en novembre 2018 par Mohammed VI et Emmanuel Macron, le TGV...