Un an après les attentats de Bruxelles, il faut sortir du « Belgium bashing »

20 - Mars - 2017

Un an après les attentats de Bruxelles, il faut sortir du « Belgium bashing »

Le 22 mars 2016, la la Belgique était frappée par une série d’attaques djihadistes, qui ont fait 35 morts et 340 blessés. Le politologue Sébastien Boussois estime dans une tribune au « Monde » que la Belgique ne peut être tenue pour seule responsable des failles qui ont permis la montée du djihadisme.
Les terribles attentats qui ont frappé Bruxelles le 22 mars 2016, à l’aéroport de Bruxelles-National, à Zaventem, et à la station de métro Maelbeek, et qui ont fait 35 morts, sont encore dans tous les esprits des Belges mais également des Européens.

Panser ses plaies devient un travail quotidien pour les centaines de personnes meurtries psychologiquement par ce drame et pour toute une nation qui espère toujours ne plus vivre cela. Pourtant, il y a toutes les raisons d’être inquiet et il est urgent de rappeler certains éléments afin de mieux « penser » ces plaies pour ne pas que d’autres surviennent.

Parce que nous avons tout misé sur le sécuritaire depuis un an et demi, en France comme en Belgique, en privilégiant le déploiement des militaires et le renforcement des capacités policières d’investigation, nous avons tenté de rassurer la population. Cela coûte très cher et, en attendant, de nombreuses organisations de prévention de la radicalisation, timidement soutenues jusque-là par l’Etat, peinent à rattraper leur retard. Pourtant, elles font un travail de pédagogie fondamental auprès du personnel public mais également des écoles.
Un contexte global

Nous ne sommes pas seuls et isolés. La Belgique a été victime d’un « belgium bashing » exagéré, à l’issue des attentats de Paris, rendant responsable le pays tout entier d’avoir laissé proliférer la menace islamiste comme les succursales salafistes dans les quartiers et les villes paupérisés. Soit. Mais n’est-ce pas facile de condamner un petit pays alors que c’est un contexte global géopolitique qui le dépasse largement ?

L’expansion idéologique et religieuse du wahhabisme touche l’ensemble des pays européens et au-delà depuis plus de trente ans. Alliée des Etats-Unis depuis 1945, rempart contre la contagion chiite depuis 1979, gardien des lieux saints de l’islam, donc interlocuteur incontournable, l’Arabie saoudite est aussi un bon client en termes d’équipements militaires, notamment avec la France. Après, comment s’étonner que la menace se retourne contre nous ?
« Si la Belgique est fragilisée, c’est qu’il y a une faille aussi du côté français. On a sabré dans les effectifs des services, avec la fusion de la DST et de la DGSE, et en supprimant la police de proximité entre 2007 et 2012 »

Pourquoi un « Belgium bashing » exagéré ? Parce que de tradition, tous les petits pays qui n’ont pas les moyens d’avoir une sécurité extérieure s’en remettent à leurs.

Autres actualités

11 - Juillet - 2019

Au Mexique, le départ fracassant d’un ministre fragilise le président « AMLO »

« Les changements de régime entraînent des divergences », a répété, mercredi 10 juillet, le président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador...

10 - Juillet - 2019

Emmanuel Macron veut un « débat sans tabou » avec les diasporas africaines

Emmanuel Macron aime faire bouger les lignes. Ou le laisser espérer. En organisant, jeudi 11 juillet à l’Elysée, un « grand débat » avec des...

10 - Juillet - 2019

Un an après le retour du régime, violents troubles dans le Sud syrien

Explosions, enlèvements, assassinats, tirs contre des barrages militaires : la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, berceau de la révolution de 2011, que les forces...

08 - Juillet - 2019

Turquie : le président Erdogan fait main basse sur la politique monétaire

Soucieux de régenter la politique monétaire, le président Recep Tayyip Erdogan a limogé d’un trait de plume, samedi 6 juillet, Murat Cetinkaya, le gouverneur de...

08 - Juillet - 2019

Au Brésil, la chute de Sergio Moro, l’ancien juge star de l’anticorruption

Tel un César s’adressant à la plèbe, Jair Bolsonaro avait soumis, dimanche 7 juillet, le destin de son ministre de la justice à l’appréciation...