Un an après son arrivée à Downing Street, Theresa May vacille sur le Brexit

11 - Juillet - 2017

Si elle arrive encore à se maintenir au pouvoir, la première ministre, politiquement très affaiblie, est peu à peu contrainte de revoir sa stratégie d’un divorce radical avec l’UE.

Après l’arrogance, l’humiliation. Après l’humiliation, la raison ? Arrivée au pouvoir par la grâce du Brexit voici tout juste un an, Theresa May n’est pas loin aujourd’hui d’être poussée abruptement vers la sortie pour la même raison. Sauf si la gifle que viennent de lui infliger les électeurs britanniques et le vent nouveau franco-allemand qui souffle du Vieux Continent, ne la poussent à assouplir sa position.
Le 13 juillet 2016, vingt jours après le choc du référendum (51,9 % pour le Brexit), cette femme de 59 ans que personne n’attendait s’était hissée à Downing Street au grand soulagement du parti conservateur.
La discrète ministre de l’intérieur, surtout connue pour ses escarpins façon léopard et ses appels à dénoncer les étrangers sans papiers, avait su profiter du désarroi des « brexiters », Boris Johnson en tête, si peu confiants en leur propre victoire qu’ils s’étaient montrés incapables de l’assumer. Vaguement europhile, Mme May avait su réconcilier les tendances des tories en tranchant la guerre des ego et en se muant en ardente militante d’un divorce radical avec l’Union européenne (UE).
Pas question d’accepter le « diktat » de la Cour de justice de l’UE (CJUE), affront à la souveraineté britannique, avait-elle tonné en octobre 2016 devant un congrès conservateur aux anges. Ni de maintenir la libre entrée des continentaux au Royaume-Uni, insulte à son insularité. Ni de continuer de payer « de larges sommes d’argent » à Bruxelles.
Entre bravade et bluff
En février, devant les ambassadeurs des pays de l’UE, Theresa May avait sorti le grand jeu : Londres allait quitter non seulement le marché unique mais l’union douanière. Et si les Vingt-Sept ne se pliaient pas à ses exigences, elle jouerait la chaise vide car « pas d’accord vaut mieux qu’un mauvais accord », menaçait-elle, entre bravade et bluff.
Pourtant, à l’heure du premier anniversaire de son couronnement, la reine du Brexit.

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