Un ex-conseiller de Trump aurait envisagé de livrer l’opposant turc Gülen

11 - Novembre - 2017

Le procureur Robert Mueller cherche à savoir si Michael Flynn a été impliqué dans un projet en vue d’extrader l’opposant turc en échange de plusieurs millions de dollars.
Michael Flynn à la Maison Blanche en février. Carlos Barria / REUTERS
L’ancien conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Michael Flynn, est soupçonné d’avoir envisagé de livrer à la Turquie l’opposant au régime Fethullah Gülen en échange de plusieurs millions de dollars, ont indiqué vendredi 10 novembre des médias américains.
Selon la télévision NBC et le quotidien Wall Street Journal, le procureur spécial Robert Mueller s’intéresse à une réunion entre M. Flynn, son fils Michael Flynn Jr et des hauts responsables du gouvernement turc tenue entre la victoire de Donald Trump à la présidentielle le 8 novembre 2016 et son entrée en fonctions le 20 janvier suivant.

Les deux médias citent plusieurs sources proches de la vaste enquête menée par M. Mueller sur notamment une éventuelle collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie pour influencer le scrutin présidentiel.
Intermédiaires russes
L’enquête du procureur spécial, qui dispose d’une large indépendance et de pouvoirs renforcés, se concentre sur les contacts entre Michael Flynn et des intermédiaires russes pendant la campagne, notamment l’ambassadeur de Russie à l’époque à Washington, Sergueï Kislyak, mais elle s’intéresse aussi à ses activités non-déclarées de lobbyiste, notamment pour la Turquie.
Selon NBC, la rencontre aurait eu lieu en décembre 2016 dans un club huppé de New York. Les Turcs auraient offert à M. Flynn « 15 millions de dollars au maximum pour livrer Fethullah Gülen au gouvernement turc » en utilisant un avion privé pour le transporter jusqu’à l’île-prison d’Imrali, dans la mer de Marmara, où est notamment détenu le chef historique du PKK, Abdullah Öcalan.
Fethullah Gülen, un prédicateur installé en Pennsylvanie (est des Etats-Unis), est accusé par le président turc Recep Tayyip Erdogan d’avoir orchestré un putsch manqué en juillet 2016. Les appels répétés d’Ankara pour son extradition sont restés à ce jour sans réponse. Il aurait aussi été question d’aider à la libération de l’homme d’affaires turco-iranien Reza Zarrab, inculpé avec neuf autres personnes aux Etats-Unis pour avoir enfreint l’embargo financier contre l’Iran. Flynn nie ces accusations
Le WSJ dit ignorer si les responsables turcs ont donné suite, précisant qu’il n’existait aucune trace de paiement. Les avocats de M. Flynn ont assuré que les informations de presse étaient « fausses ». Ces accusations, « qui vont de l’enlèvement à la corruption », sont « injurieuses » et « préjudiciables » à leur client, qui nie tout acte répréhensible, ont-ils déclaré dans un communiqué.
Le général Flynn, ancien chef du renseignement militaire américain, a démissionné vingt-deux jours seulement après avoir été nommé conseiller à la sécurité nationale. Il avait caché au vice-président Mike Pence et à d’autres responsables de la Maison Blanche ses contacts répétés avec des personnalités russes avant la victoire de Donald Trump.

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