Une élue du Congrès réclame un examen psychiatrique pour Donald Trump

07 - Août - 2016

Une élue du Congrès réclame un examen psychiatrique pour Donald Trump

Soumettre Donald Trump à un examen psychiatrique ? C’est la recommandation de la représentante démocrate de Californie Karen Bass, élue de la région de Los Angeles au Congrès fédéral à Washington. « Nous avons besoin d’une plus grande compréhension de la santé mentale de M. Trump avant d’aller aux urnes le 8 novembre », affirme-t-elle.
Mme Bass, assistante médicale de profession, élue au Congrès depuis 2010, a lancé une pétition sur Change.org. Définition officielle à l’appui, le texte déclare que le magnat de l’immobilier « présente tous les symptômes » du trouble de la personnalité narcissique (NPD).

Selon les critères établis par l’association américaine de psychiatrie dans son manuel clinique DSM (« diagnostic and statistical manual of mental disorders »), la personnalité narcissique se distingue en effet par un sens exacerbé de sa propre grandiosité, une exagération de ses réalisations, des fantasmes de succès illimité, un besoin incontrôlé d’être admiré, une propension à exploiter les autres et une incapacité à s’identifier aux besoins des autres. L’exact portrait de Donald Trump, estime Mme Bass, qui présente, point par point, un échantillon des déclarations de l’empereur des casinos.

Fantasme de succès extraordinaire ? « La seule différence entre moi et les autres candidats, c’est que je suis plus honnête. Et mes femmes sont plus belles », a professé le candidat.

Conviction d’être un être à part ? « Je connais les Chinois. J’ai gagné beaucoup d’argent avec les Chinois. Je comprends l’esprit chinois ».

Co8LoBpWIAA5BjXQuête illimitée d’admiration ? « Mes doigts sont longs et beaux. Tout comme, et cela a été bien documenté, certaines autres parties de mon anatomie ».

Certitude de susciter l’envie ? « Mon QI est l’un des plus élevés. Et vous le savez tous. Mais ne vous sentez pas si stupide ou vulnérables. Ce n’est pas votre faute »…

La pétition conclut que Donald Trump est « dangereux » par son « impulsivité » et son « incapacité » à contrôler ses émotions. « Il est de notre devoir patriotique de soulever la question de sa stabilité mentale », déclare Mme Bass, en appelant les associations de psychologues à réclamer du parti républicain qu’il accepte de soumettre son candidat à une évaluation psychiatrique. Lancée le 3 août, la pétition a été signée en trois jours par plus de 15 000 personnes. Elle est accompagnée d’une campagne sur Twitter sous le hashtag #DiagnoseTrump.

Co8LJqYWgAAgDznL’initiative rebondit sur les questions posées par les responsables démocrates – et nombre de spécialistes républicains de politique étrangère – sur la capacité et la préparation de M. Trump à assurer les fonctions de commandant en chef, en charge notamment de l’arme nucléaire.

Hillary Clinton a mis en cause son tempérament. Barack Obama a lui-même estimé le 2 août que le candidat républicain manquait totalement du « jugement » et des « connaissances » nécessaires (Deux jours plus tard, il a cependant refusé de répéter son diagnostic, se bornant à appeler les Américains à « juger par eux-mêmes »). M. Trump réagissant généralement par des tweets vengeurs, les démocrates se réjouissent de le voir mordre à tous les hameçons, démontrant qu’il n’a pas le cuir assez épais. « Un homme qu’on peut appâter avec un tweet n’est pas un homme à qui on peut faire confiance sur les armes nucléaires », a lancé Mme Clinton à la convention de Philadelphie.

Vendredi 5 aout, c’est l’ancien (2010-2013) directeur par intérim de la CIA Mike Morell qui a lancé une accusation dévastatrice. Non seulement Donald Trump n’est pas préparé mais il « met en danger la sécurité nationale« . Exemple : la naïveté avec laquelle le businessman est tombé dans le panneau tendu par l’ex-maître espion Vladimir Poutine. Celui-ci l’ayant flatté, Trump a rendu la pareille et « répondu exactement comme Poutine l’avait calculé ». Il a pris des positions « conformes aux intérêts russes, non aux intérêts américains« , écrit l’ancien chef de la CIA dans le New York Times. « Dans le monde du renseignement, nous dirions que M. Poutine a recruté M. Trump comme un agent involontaire de la fédération russe. »

Mais c’est la première fois qu’un parlementaire national d’un certain rang -Mme Bass est une ancienne secrétaire du Congressional Black Caucus- met en cause non pas l’aptitude du candidat républicain mais son état mental.

La pétition suscite déjà la controverse. Certains estiment que Donald Trump est moins malade que « raciste » et que lui attribuer une condition médicale masque une réticence à reconnaitre les aspects les moins reluisants de la culture américaine.
D’autres, parmi les psychologues et proches de malades, regrettent que l’élue stigmatise des milliers de personnes atteintes de troubles mentaux.
Traiter Donald Trump de narcissique, autrement dit, donnerait une trop mauvaise image des vrais narcissiques…

 

Autres actualités

06 - Avril - 2019

En Algérie, sans Bouteflika, les manifestants réclament le départ de ceux « qui ont mangé le pays »

« Le pays, c’est le nôtre, on fait ce qu’on veut. » Sur la place Maurice-Audin engorgée, la foule est bloquée. Une femme soulève son enfant de...

05 - Avril - 2019

Rwanda : la bataille des archives entre historiens et militaires français

C’est l’histoire d’une double trahison et, peut-être, d’un rendez-vous manqué avec l’histoire. Tout commence il y a un an, lorsque, après la...

05 - Avril - 2019

Afrique du Sud : 50 ans après, des pendus de l’apartheid reposent enfin en paix

Pulane Koboekae, 66 ans, regarde fixement les sept cordes de pendus placées au-dessus de la trappe de la prison centrale de Pretoria : son frère Richard Motsoahae, 23 ans, a...

04 - Avril - 2019

Le patron de l’ONU en Libye pour « soutenir le processus politique »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu mercredi 3 avril dans la capitale libyenne pour sa première visite dans ce pays depuis sa...

04 - Avril - 2019

Abdelaziz Bouteflika : des amis, une fratrie et des relents de corruption

A son arrivée à la tête de l’Etat, en 1999, Abdelaziz Bouteflika a une connaissance très limitée du personnel du système algérien, dont il a...