Une « libération » au goût amer pour les habitants de Mossoul-Ouest

18 - Juillet - 2017

Cinq mois de combats contre l’EI ont provoqué la destruction de quartiers entiers de la métropole du nord de l’Irak.

« On est allé se coucher un soir avec le gouvernement. On s’est réveillé le lendemain avec l’[organisation] Etat islamique. L’EI nous a volé nos maisons et nos voitures. On a perdu plus encore avec la libération. Tout est détruit : nos maisons, notre patrimoine, nos mosquées, nos hôpitaux, notre université. On n’a plus de travail, plus d’avenir. » La voix chevrotante, Ali Nachwan ne peut pas contenir la colère qui le gagne à l’évocation de la désolation dans laquelle a été laissé l’ouest de Mossoul après cinq mois de combats entre les forces irakiennes et les combattants de l’EI.
Autour de lui, dans l’assistance réunie comme chaque matin dans l’échoppe de thé d’Abou Hammoudi, sur la grande avenue de Bagdad, dans le quartier de Mossoul Al-Djadida, les hommes ne trouvent rien à y redire. Le conducteur de camions de 25 ans montre le canapé de l’autre côté de la rue sur lequel il dit dormir tous les soirs. « Toute ma famille a été tuée dans une frappe aérienne sur notre maison », explique-t-il, incapable de se souvenir de la date. « C’était le 17 mars », répondent en chœur les autres hommes.
« La maison d’Ali et la nôtre ont été touchées dans une frappe. Tout le pâté de maisons a été détruit. Quatorze immeubles d’un coup. Trois cent cinquante personnes sont mortes alors qu’il n’y avait pas plus de dix combattants », précise Raad, un ouvrier de 48 ans, sauvé des décombres avec sa femme et ses sept enfants.
Contrairement à l’est de Mossoul, largement épargné par les combats qui y ont fait rage d’octobre 2016 à janvier, certains quartiers sur l’autre rive du Tigre ont été presque entièrement détruits dans la bataille engagée depuis le 19 février.
« Un désastre humain »
Face à la résistance de plus en plus acharnée des djihadistes, retranchés parmi les habitants utilisés comme boucliers humains, les frappes aériennes de la coalition internationale et les tirs d’artillerie des forces irakiennes.

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