« Voici venir le “Trump-par-mauvais temps” »
On a beau avoir entendu pis que pendre de Donald Trump, sa politique n’a apporté, jusqu’à présent, que du bonheur – économique, s’entend – aux Américains, qui ont eu droit à une croissance record, à un chômage au plus bas depuis 1969, à une baisse sensible des impôts et à un recul de la bureaucratisation. Pour le reste du monde, il aurait dû en être ainsi : une guerre commerciale qui n’en était pas une, un dollar renforcé et une soif de consommer des Américains qui ne pouvait que doper les exportations de la planète.
Pourtant, les nuages se sont accumulés en 2018. Après une année 2017 radieuse, la « planète économie » va mal, non pas à cause de l’Amérique, mais en dépit de sa santé extraordinaire. Le Brexit, l’économie française engluée (comme toujours), la crise italienne, l’Allemagne qui subit un coup d’arrêt : tout cela ne vient pas de Washington. A Pékin, le ralentissement économique a des causes essentiellement internes. S’y ajoutent les crises turque, argentine et brésilienne, pour lesquelles il est difficile d’accuser l’Oncle Sam.