Washington et Pyongyang reprennent leurs discussions
Sept mois auront été nécessaires pour dépasser l’échec. Après le sommet infructueux de février entre le président des Etats-Unis, Donald Trump, et le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, à Hanoï, au Vietnam, les deux parties vont enfin relancer leurs négociations.
La rencontre est organisée à Stockholm, en Suède, pays qui entretient des relations diplomatiques avec la Corée du Nord et qui sert, de facto, de représentation des Etats-Unis à Pyongyang. Les uns et les autres s’y étaient déjà retrouvés en janvier, dans le cadre des préparatifs du sommet de Hanoï. Après une prise de contact vendredi 4 octobre, les discussions doivent officiellement entrer dans le vif du sujet samedi.
Signe de la défiance nord-coréenne, l’annonce de cette reprise, le 1er octobre, a été aussitôt suivie du lancement, mercredi, d’un nouveau missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) Pukguksong-3, pouvant être tiré d’un sous-marin. L’engin aurait parcouru environ 450 km à une altitude maximale d’environ 910 km. Pyongyang a procédé à une douzaine de tirs de missiles depuis l’échec du sommet de Hanoï. Il s’agissait cette fois du premier essai de MSBS depuis août 2016.
Eventuelle flexibilité
Ce tir a été présenté par l’agence officielle nord-coréenne KCNA comme « de grande importance car il constitue une nouvelle avancée pour contenir les menaces extérieures » et « pour renforcer encore la puissance militaire en matière de légitime défense ». Un missile de cette nature pourrait en effet élargir le rayon d’action de Pyongyang au-delà de la péninsule. Il permettrait en outre à la Corée du Nord de disposer d’une capacité de « seconde frappe » en cas d’attaques contre ses sites terrestres.
Les négociations étaient bloquées malgré les « lettres magnifiques » de Kim Jong-un reçues par Donald Trump et notamment une invitation à se rendre à Pyongyang adressée en août qui pourrait être évoquée à Stockholm. La rencontre du 30 juin dans la zone démilitarisée (DMZ) séparant les deux Corées, au cours de laquelle Donald Trump est devenu le premier président américain en exercice à pénétrer en Corée du Nord, n’avait pas permis non plus de relancer les discussions.
Pyongyang s’y refusait, reprochant aux Etats-Unis leurs exigences sur le dossier nucléaire. Washington veut parvenir à une dénucléarisation « complète, vérifiable et irréversible » alors que Pyongyang souhaite avancer par étapes, en échange d’une levée progressive des sanctions économiques qui lui sont imposées. La Corée du Nord a également vivement critiqué les manœuvres militaires conjointes menées en août par les Américains et les Coréens du Sud. Elle considère ces exercices comme une répétition de son éventuelle invasion.